Emmanuel Macron 1:26
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avec AFP , modifié à
"Manque de professionnalisme" des ministres et des journalistes, "délitement du débat public": Emmanuel Macron a violemment riposté jeudi après des propos rapportés sur la création de l'Etat d'Israël qui lui ont valu de vives critiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du président du Sénat Gérard Larcher. 

"Manque de professionnalisme" des ministres et des journalistes, "délitement du débat public": Emmanuel Macron a violemment riposté jeudi après des propos rapportés sur la création de l'Etat d'Israël qui lui ont valu de vives critiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du président du Sénat Gérard Larcher. 

Emmanuel Macron "stupéfait" après avoir lu des commentaires sur des propos qu'il aurait tenus

"Je voudrais me permettre de rappeler quelques règles", a lancé le chef de l'Etat, très remonté, en préambule de sa conférence de presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles. "Je dois vous dire combien j'ai été stupéfait de lire tant de commentaires, de commentaires de commentaires, de réactions, y compris de responsables politiques, étrangers ou français, devant des propos que j’aurais tenus sans se poser la question de savoir (..) ce que j'aurais exactement dit", a-t-il dit.

En cause, des déclarations du chef de l'Etat rapportées par des participants au Conseil des ministres mardi: "M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", avait lancé Emmanuel Macron selon ces sources, alors qu'était abordée la guerre à Gaza et au Liban. Il exhortait ainsi le Premier ministre israélien, avec lequel il a multiplié les passes d'armes ces derniers jours, à ne pas "s'affranchir des décisions de l'ONU", selon ces mêmes participants. Des propos qui ont aussitôt déclenché de vives interrogations sur une possible remise en cause de la légitimité d'Israël et jusqu'à un rappel à l'ordre du troisième personnage de l'Etat, Gérard Larcher.

"Je crois ne pas avoir besoin de ventriloque"

La création de l'Etat d'Israël a été obtenue "avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste - notamment du régime de Vichy en France", a asséné M. Netanyahu.

"Mettre en doute l'existence d'Israël touche pour moi à des questions fondamentales", a renchéri le président du Sénat ciblant frontalement le président en lui reprochant une "méconnaissance de l'histoire de la naissance d'Israël". Prenant le contrepied de ces accusations, Emmanuel Macron s'en est pris tout à la fois aux "ministres", aux "journalistes" et aux "commentateurs", en démentant ses propos "tels qu'ils ont été rapportés". 

"Je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de ventriloque, a-t-il fustigé. Il a sommé les ministres de "se montrer respectueux des règles et des fonctions pour ne pas faire circuler des informations fausses" et les journalistes "de traiter les propos rapportés avec les  précautions qui s'imposent".

Un règlement de comptes qui faisait écho à la mise au point adressée au chef d'état-major des Armées, le général Pierre de Villiers, ponctuée d'un martial "Je suis votre chef !" en 2017 après un différend budgétaire. "Il n'y a pas d’ambiguïté", la France n'a "jamais fait défaut" à l'Etat d'Israël, a insisté Emmanuel Macron.