Ne comptez pas sur lui pour imposer le hashtag #Cannes sur la prochaine affiche. Dans une interview donnée au magazine Le Film Français, Thierry Frémaux, délégué général du Festival, flingue l'importance prise par les réseaux sociaux dans la course à la Palme d'Or. Des réseaux sociaux qui, dit-il, nuisent à "l'esprit général" de la quinzaine.
Sus aux "néocritiques amateurs". Celui qui avait souhaité bannir les selfies lors de la montée des marches retient du dernier Festival qu'il était le "premier vrai festival Twitter", où chacun décide de dire "ce qui lui passe par la tête". Cannes, pourtant doté d'un compte Twitter officiel, deviendrait, avec les tweets du public, un environnement malsain : "Cela crée une course contre la montre permanente entre les journalistes et ces néocritiques amateurs", juge Thierry Frémaux.
N'est pas critique qui veut, surenchérit-il. : "ça ne se résume pas à 140 signes écrits à la fin du générique".
La presse en prend pour son grade. Dans son barillet, Thierry Frémaux a gardé quelques balles pour la presse traditionnelle. Selon lui, les journaux ont trop critiqué le côté paillettes du Festival. Sur un "supposé retour au bling-bling", il estime que c'est "la presse elle-même qui met ces sujets à l'honneur, en trouvant bling-bling cette année ce qu'elle jugeait glamour auparavant".
Lui préfère retenir qu'aucune marque n'apparaît sur l'affiche du Festival et sur les écrans de projection. "Rien n'a changé, l'équilibre est strictement le même et nous ne voulons pas, en temps de crise, faire appel à davantage d'argent public. Electrolux est parti, Kering est arrivé", avance Frémaux, qui affirme que le financement privé porte 50%, pas plus, du coût du Festival.