La diffusion de la presse française a continué de reculer en 2017, même si de bonnes ventes numériques ont fait reprendre des couleurs aux journaux nationaux, indiquent les premières tendances diffusées jeudi par l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).
-3,1%. L'an dernier, les ventes de titres de presse grand public ont baissé de 3,1%, après un recul de 3,2% en 2016 et 3,8% en 2015. La vente des versions numériques en format PDF a parallèlement bondi de 42,3%, avec 245,3 millions d'exemplaires, et la fréquentation des sites et applications mobiles de presse a crû de 11,2% (contre 6% en 2016), avec une hausse marquée sur les mobiles et tablettes (+29,5%).
"Phase de transformation". "La presse est dans une phase de transformation, qui va se poursuivre", a déclaré Philippe Rincé, directeur général Diffusion de l'ACPM. Il souligne notamment que "dans cette année de forte actualité, la presse quotidienne nationale a renoué avec une hausse de la diffusion, qu'on n'a pas connu depuis le début des années 2000".
La PQR version numérique, une forte hausse. Les journaux nationaux ont vu leurs ventes progresser très légèrement de 0,3% (contre -1,5% en 2016), avec 1,3 million d'exemplaires vendus chaque jour, un chiffre porté par la progression les ventes de versions numériques (+36,7%). Ces ventes numériques ne sont pas équivalentes à des ventes papier car elles sont commercialisées à des prix bien plus bas, diffusées via des abonnements à prix cassés ou via les kiosques d'opérateurs téléphoniques. Philippe Rincé souligne également que plus de 100 titres de presse sur 800 analysés par l'ACPM ont vu leur ventes augmenter et qu'on constate un "bouillonnement" de nouvelles parutions, comme Ebdo ou le magazine Dr Good (Mondadori). La presse quotidienne régionale a également connu une forte hausse (+47,6%) de ses ventes en version numérique, mais voit ses ventes globales baisser de 3,1%, avec 3,6 millions d'exemplaires vendus chaque jour en moyenne.
Fin de dégringolade côté magazines. Du côté des magazines, les hebdomadaires d'actualité (-3,2%) et la presse people (-3,8%) se sont stabilisés à la baisse après des dégringolades en 2014 et 2015. Les magazines féminins continuent de chuter (-4,8%) et la presse couvrant la télévision (-5,3%) recule aussi, remplacée notamment par les applications mobiles, dont la plupart appartiennent aux mêmes magazines.