"Il faut qu’elle soit rassurée, il faut qu’elle puisse travailler. Il faut surtout que le harcèlement et les actes de malveillances cessent", déclare Pauline Adès-Mével, la porte-parole de Reporters sans frontières à propos de la journaliste bretonne Morgan Large. L’ONG a porté plainte contre X mercredi pour entrave à la liberté d’expression afin de soutenir la journaliste harcelée.
"J'ai peur qu'on mette le feu à ma maison"
La plainte fait suite à l’acte de sabotage dont a été victime la journaliste Morgan Large, qui travaille pour la radio associative Radio Kreiz Breizh. Elle a retrouvé les boulons de l’une de ses roues de voiture desserrés, voire même retirés, fin mars. Et cet acte de malveillance fait partie d’une longue liste. "On peut rappeler notamment que son chien a été intoxiqué, qu’elle a reçu des appels nocturnes à son domicile, qu’il y a eu une mise en divagation de ses animaux ou que les locaux de sa radio ont été dégradés", détaille Pauline Adès-Mével.
Morgan Large travaille sur des sujets agroalimentaires en Bretagne. Un terrain assez difficile pour une journaliste défenseure de l’environnement. "J'ai peur qu'on mette le feu à ma maison quand je dors, j'ai peur qu'il y ait d'autres attaques, moins frontales. Je ne suis pas retournée sur le terrain depuis que ma voiture a été vandalisée le 31 mars, j'étais en vacances. Je me demande comment je vais oser aller dans des endroits où j'allais avant pour le travail de manière très détendue", confiait-elle lundi dans l’émission Culture-Médias sur Europe 1.
Une demande de protection policière
Alors pour que la journaliste puisse travailler paisiblement, Reporter sans frontières a également demandé une protection policière avec un numéro d’urgence, que la journaliste pourrait composer en cas de danger. "Cette demande est assez rare" en France, confie Pauline Adès-Mével. "Nous estimons que compte tenu des pressions répétées, des intimidations exercées à l’endroit de la journaliste et de son média depuis plusieurs mois, c’était absolument nécessaire", poursuite la porte-parole de RSF.
L’ONG attend maintenant une réponse rapide de la part des autorités. Elle a par ailleurs demandé que la protection ne soit pas assurée par la gendarmerie locale, si elle est acceptée, compte tenu des pressions et du climat tendu qui règne dans le Centre-Bretagne.