Il est devenu un symbole de la répression des médias par le pouvoir algérien. Cela fait bientôt un an que le journaliste Khaled Drareni est en prison, officiellement pour "incitation à une manifestation non autorisée" et "atteinte à la sûreté de l’État". Il a été condamné à deux ans de prison ferme lors de son procès en appel en septembre. La chaîne TV5 Monde, pour laquelle il était correspondant, dresse son portrait dans son documentaire Khaled Drareni, numéro d'écrou 22.244.
Car la réalité est bien loin des chefs d'accusation pour laquelle il a été condamné. Khaled Drareni a simplement couvert pendant de longs mois le Hirak, ce mouvement populaire algérien qui a mené à la chute d'Abdelaziz Bouteflika et continue de dénoncer la mainmise de son clan sur le pays. Françoise Joly, directrice de la rédaction de TV5 Monde, explique pourquoi la chaîne a voulu rendre hommage au travail de son correspondant.
"Sa fonction de journaliste n'est pas à questionner"
"C'est un journaliste intransigeant, engagé dans son métier. Ce qu'on a montré dans ce documentaire, c'est que sa fonction de journaliste n'est pas à questionner", explique-t-elle. "En couvrant les manifestations du Hirak, il a fait son métier. Ce pour quoi il a été condamné n'a rien à voir, il a juste fait son métier."
Un journaliste dont on découvre le parcours et la liberté de ton à travers des archives et des témoignages de consœurs et confrères. Khaled Drareni, numéro d'écrou 22.244 est un plaidoyer pour la liberté d'expression, alors que la Cour suprême examinera son pourvoi en cassation à la fin du mois. Le documentaire, réalisé par Guillaume Villadier et Séverine André, est disponible en ligne sur le site de TV5 Monde et sur la plateforme TV5 Monde Plus.