Twitter France et son directeur général Damien Viel ont-ils fait preuve de manque de coopération avec la justice ? Ils ont tous deux été jugés lundi. L'accusation leur reproche d'avoir bloqué l'accès aux informations des utilisateurs de son réseau social. Tout commence en mars 2021. La préfecture des Yvelines publie sur son compte Twitter un message de prévention, dans lequel on peut voir le secrétaire général assister à des opérations de contrôle du respect du couvre-feu qui est encore en vigueur à ce moment-là. Un tweet qui engendre de violentes réactions de la part d'utilisateurs de Twitter.
L'un des utilisateurs compare ces forces de l'ordre à la police de Pétain. Un autre internaute qualifie le responsable de la préfecture de nazi et ajoute, "qu'il faudrait le pendre". Suite à ces insultes, le parquet de Versailles a ouvert une enquête et les gendarmes ont envoyé une réquisition à Twitter France pour identifier les auteurs de ces tweets. Mais Twitter France n'a pas répondu à cette réquisition.
Une amende pouvant aller jusqu'à 75.000 euros
Selon son directeur Damien Viel, l'entité ne stocke pas de données. Ces données seraient traitées par la filiale européenne de la maison mère de Twitter située en Irlande. Une excuse invalide pour le procureur. Il précise que Twitter international n'a pas non plus répondu à sa demande. Selon lui, c'est délibérément que l'entreprise refuse de transmettre ces informations à la justice.
C'est donc pour "refus de répondre à une réquisition" et "complicité d'injure publique" que Twitter France et son directeur général ont été jugés lundi à Versailles. Ils risquent une amende pouvant aller jusqu'à 75.000 euros. À ce jour, les auteurs des deux tweets injurieux à l'encontre du secrétaire général de la préfecture n'ont toujours pas été identifiés. Le jugement de Twitter France et de Damien Viel sera rendu le 21 mars.