C'est une information glaçante dévoilée mardi par Reporters sans frontières (RSF). Un fixeur ukrainien de Radio France, soit une personne qui aide les journalistes étrangers à travailler sur place, a été enlevé, torturé puis finalement libéré par l'armée russe, en plein cœur de l'invasion militaire de l'Ukraine. L'ONG a pu recueillir le témoignage de Nikita, ce fixeur et interprète de 32 ans et dont le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité. Nikita travaillait notamment pour des journalistes de Radio France. Il avait accompagné des journalistes de France 2, BFMTV ou encore RFI.
Le 5 mars dernier, après avoir été victime d’une fusillade de son véhicule, Nikita a été enlevé pendant neuf jours par des troupes russes en Ukraine. Il a été torturé au couteau, à l’électricité. Le fixeur a également subi des coups de crosse de fusils sur le visage et sur le corps, des simulacres d’exécution et des privations de nourriture. L'interprète ukrainien a finalement été libéré et il est désormais en sécurité dans une ville du pays.
Le fixeur veut continuer d'exercer son activité
Pour vérifier ce témoignage, RSF précise que l’examen médical de cet homme a permis de confirmer les traitements qu’il dit avoir subis (commotions, hématomes, marques sur les jambes). Les différentes parties de son récit ont aussi été corroborées par un membre de sa famille, un de ses anciens codétenus et deux journalistes de Radio France.
RSF révèle le témoignage glaçant d'un fixeur ukrainien, collaborant avec @radiofrance, mitraillé par les forces russes, détenu neuf jours, torturé, victime d'un simulacre d'exécution. Des éléments que nous transmettrons à la Cour pénale internationale. https://t.co/jpABESgHu6pic.twitter.com/45UFdH1B2b
— Christophe Deloire (@cdeloire) March 21, 2022
Malgré cet épisode dramatique, selon RSF, Nikita souhaite rester dans son pays et continuer à poursuivre son activité professionnelle afin de contribuer au droit à l’information. Désormais, RSF va transmettre ces informations au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour dénoncer ce que l’association qualifie de crime de guerre.