Le court-métrage d'Ovidie, "Un jour bien ordinaire", sera diffusé dimanche soir sur Canal + à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. La réalisatrice, ex-actrice pornographique, explique dans "Culture Médias", vendredi, pourquoi elle a choisi d'écrire une dystopie basée sur sa propre histoire.
Un jour bien ordinaire raconte la première journée de Romain sur le plateau d'un film pornographique. Ce court-métrage, diffusé sur Canal + dimanche soir à 22h20 à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, a été co-réalisé par Ovidie et Corentin Coëplet. Un film inspiré par la propre histoire de sa scénariste, Ovidie, actrice pornographique pendant un an, invitée de Philippe Vandel, vendredi sur Europe 1.
"Une inversion des pouvoirs et des genres"
"C'est une auto-fiction sur une journée qui m'est arrivée il y a 20 ans, le 1er mai 1999. La première journée que j'ai passée sur un plateau, un plateau de film pornographique", explique Ovidie. Mais plutôt que de faire appel à une femme pour jouer le personnage principal, la réalisatrice a choisi d'écrire une dystopie avec "une inversion des pouvoirs et des genres", dans laquelle jouent Romane Bohringer et Benjamin Biolay.
"J'avais envie que le rôle principal soit joué par un garçon dans un monde dystopique où le milieu est dirigé par des femmes", souligne Ovidie. "Parce qu'il y a plein de petites agressions verbales qui passeraient crème si ça avait était une héroïne. Là, le fait que ce soit un garçon crée un sentiment d'étrangeté et on est encore plus choqué par ce qui se joue", note-t-elle.
Montrer le sexisme ordinaire
La réalisatrice, qui a fait des études de philosophie et qui a été une des pionnières du porno féministe en France, a décidé de montrer le "sexisme ordinaire" dans son film, en inversant les rôles pour montrer à quel point il est présent dans la vie des actrices porno. Dans Un jour bien ordinaire, "il n'y a rien de violent, de traumatisant, pas d'agressions sexuelles ni de violences physiques. Mais plein de violences verbales et de petites situations du quotidien", pointe-t-elle. La phrase "Elle était mieux sur les photos", Ovidie assure l'avoir entendue lors d'un tournage.
Dans le court-métrage, le personnage de Romain est ainsi traité comme une marchandise dans un monde de femmes. "Quand on inverse les genres, on se rend compte à quel point c'est choquant", constate la réalisatrice. "Je n'ai pas inventé le principe d'inversion des genres, le court-métrage Majorité opprimée (d'Éléonore Pourriat, NDLR) l'avait déjà fait. Mais je me suis dit que ce serait intéressant de plonger le spectateur dans cet univers avec une inversion des genres", résume Ovidie.