Il a présenté le 20h de France 2 pendant seize ans. David Pujadas sera aux manettes jeudi soir de son tout dernier journal télévisé sur la chaîne du service public. L’occasion de revenir sur les moments qui ont marqué ses 16 années d’antenne : des séquences cultes, avec des clashs, des boulettes, de l’humour et du professionnalisme… Avant une dernière séquence jeudi soir, qui restera sans doute dans les mémoires, lorsque David Pujadas fera ses adieux aux téléspectateurs de France 2.
- Son tout premier JT
C’était le 3 septembre 2001 : David Pujadas, tout juste débarqué de LCI, présente son premier JT de 20h sur France 2. "Bonsoir à tous et merci de votre attention", lance alors le présentateur de 36 ans, sourire aux lèvres. Et de conclure, en fin de journal : "Je vous retrouverai pour ma part, avec beaucoup de plaisir, tous les soirs à 20h."
Quelques jours plus tard, le 11 septembre 2011, David Pujadas se lance à 15h30 dans une édition spéciale de cinq heures d’antenne pour couvrir les attentats du World Trade Center, à New York.
- Une arrivée remarquée
Une fois n’est pas coutume, David Pujadas démarre son 20h le 29 janvier 2004 en retard. Alors que le direct commence, le présentateur arrive tranquillement sur le plateau, prend place sur son siège. David Pujadas comprend rapidement qu’il est à l’antenne et peut démarrer son journal... après quelques secondes de flottement.
- "Aucun présentateur du JT n’a pris un café à 20h"
“Vous prenez un café ?”, demande Jamel Debbouze à David Pujadas ce soir du 30 janvier 2011. L’humoriste n’est pas enclin à répondre aux questions du présentateur et joue la carte de l’humour à fond : "J’ai dit que je ne répondrai à aucune question… C’est mon 20h, ce n’est pas ton 20h… Profitez-en pour faire quelque chose que vous n’avez jamais fait à 20h ! Y a-t-il un café dans le coin ? Prenez un café", suggère alors Jamel Debbouze, tout en allant chercher deux tasses de café : "Aucun présentateur du JT n’a pris un café à 20h, profitez-en !" D’abord réticent, David Pujadas finit par boire une gorgée de café… et par obtenir des réponses à ses questions.
- "Vous vous foutez de ma gueule ?"
Mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais, Bernard Tapie est l’invité du 20h le 1er juillet 2013. Alors que David Pujadas lui demande : "Pourquoi avez-vous le sentiment à ce point d’être persécuté ?", l’homme d’affaires s'énerve et n'hésite pas à lâcher : "Vous vous foutez de ma gueule ? Est-ce que vous vous foutez de ma gueule ?", expliquant par la suite qu’il est "victime d’un complot", au cours de l’interview qui a repris sur un ton plus serein.
- Interview exclusive de Bachar al-Assad
Si David Pujadas a interviewé les plus grands chefs d’État, il est le premier journaliste français à interviewer le président syrien depuis le début de la guerre civile. Cet échange, filmé à Damas le 19 avril 2015 et diffusé le lendemain sur France 2, est un joli coup pour le présentateur mais les critiques fusent. Le présentateur est alors accusé de servir la communication du régime syrien. "Nous, la question qu'on se pose c'est : 'est-ce qu'interviewer l'un des protagonistes principaux d'un des pires conflits depuis vingt ans permet à nos téléspectateurs de se forger une opinion ?' La réponse est indéniablement oui", se défend alors David Pujadas sur Europe 1.
- Son coup de gueule contre la régie
Le 30 mai 2016, alors qu’un sujet sur la grève dans les raffineries de pétrole se termine, la voix de David Pujadas résonne à l’antenne. "Mais nooooooon, je suis très calme ! Je dis juste : tu m’informes, tu me… " : le présentateur vedette vient de paraître à l’antenne passablement énervé contre sa régie. En professionnel, il reprend le cours de son JT, et finira par présenter des excuses à la fin du journal.
Cette séquence a toutefois montré un visage peu connu de David Pujadas aux téléspectateurs. L’annonce de son éviction du JT, fin mai, a d’ailleurs réjoui la branche du Syndicat national des journalistes à France Télévisions : le syndicat avait alors dénoncé dans un communiqué le "règne de David Pujadas" et le "côté obscur du 20h (qui) se traduisait par une violence du management, un taylorisme érigé en système, et de la discrimination professionnelle".