C'est un thème qui revient régulièrement dans l'actualité, avec les phénomènes de bandes et des rixes : la violence chez les jeunes. Un thème qui reviendra d'ailleurs sûrement sur le devant de la scène médiatique au cours de la campagne présidentielle. Martin Weill choisit, lui, de s'attaquer au fond du problème, et d'aller plus loin que les faits divers relayés dans les médias, dans une enquête intitulée "Violence : la faute aux jeunes ?" et diffusée mercredi soir sur TMC.
Un effet de loupe politique et médiatique
Y a-t-il vraiment plus de violences chez les jeunes ? Se concentre-t-elle uniquement dans les quartiers populaires ? Le reportage apporte de nombreux témoignages de jeunes. Il permet surtout de revenir sur certaines idées reçues en questionnant des sociologues, des psychologues et des journalistes spécialisés. Des experts qui s'accordent à dire qu'il n'y a pas d'explosion de violence chez les jeunes. Elle ne diminue pas, mais elle n'augmente pas non plus. Cette violence a toujours existé, qu’elle est simplement plus visible. Un effet loupe, notamment médiatique.
"La violence d'aujourd'hui a une visibilité énorme. Ça ne veut pas dire qu'il y en a forcément plus. Ça veut dire qu'on en parle plus et qu'on la voit plus. On la commente plus", analyse le journaliste. "Parler de la violence tout le temps, s'emparer de faits divers sans forcément les décrypter et chercher à savoir ce qu'ils veulent dire, ça pose la question de notre responsabilité en tant que médias de la visibilité que l'on donne à la violence. Il y a une responsabilité des médias, une responsabilité des réseaux, mais aussi le rôle des politiques."
Des rixes entre jeunes bourgeois de lycées catholiques
Martin Weill s'interroge lui-même sur l'effet loupe qu'il crée en consacrant un reportage à ce sujet. Mais le journaliste explique bien qu'il ne faut pas nier l'existence de telles violences, simplement les décrypter. Et puis s'intéresser à d'autres histoires que celles sans cesse médiatisées. Il montre par exemple que les phénomènes de rixes entre jeunes ne sont pas réservés aux quartiers populaires.
"Ce n'est pas une question géographique, et ce n'est pas qu'une question de milieu social. À Lyon, par exemple, ce sont des jeunes issus de lycées catholiques et d'un milieu bourgeois qui sont à l'origine de rixes. Elles sont passées inaperçues dans la presse nationale", indique Martin Weill. "Les experts nous expliquent qu'à Lyon les rixes se jouent aussi sur des questions virilistes : l'idée que pour être un homme, on se toise, on se montre les muscles et on se bat. Et ça, ça se passe absolument partout. C'est dans tous les milieux, et pourtant on en parle assez peu." L'enquête "Violence : la faute aux jeunes ?" est diffusée mercredi soir à 21h15 sur TMC.