"C'est une grande première, mais nous on ne s'en réjouit pas". Sur Europe 1, mardi, au micro de Philippe Vandel dans Village Médias, Clément Le Goff, président de la société des journalistes de France 2, est revenu sur les raisons qui ont conduit à l'organisation mardi d'un vote sur une motion de défiance à l'encontre de la présidente du groupe, Delphine Ernotte.
30 postes dans l'information supprimés. Sommée par le gouvernement de réduire de 50 millions d'euros les dépenses du groupe en 2018, la direction du France Télévisions a élaboré un plan d'économies prévoyant notamment la suppression de 180 postes équivalent temps plein via des non-remplacements de départs à la retraite, dont 30 postes dans l'information. Une suppression de postes que conteste les sociétés de journalistes (SDJ) du groupe. "L'information de service public est en danger. Ce sont des journalistes de terrain que l'on remercie. Cela a des conséquences concrètes sur l'information", assure Clément Le Goff.
"Les jeunes, les précaires sont les plus touchés". Le président de la SDJ de France 2 assure qu'il ne s'agit pas pour les salariés de s'opposer à toutes économies mais plutôt de défendre les journalistes "qui font l'info au quotidien. En ce moment, ce sont eux les plus touchés, ce sont les jeunes, les CDD, ceux que l'on a formé, les précaires dont on doit se séparer", déplore-t-il. "Aujourd'hui, on parle de plus en plus de fake news, de théorie du complot… Nous on pense qu'on a d'autant plus besoin de journalistes de terrain pour enquêter. On veut une information exigeante, de qualité."
"Un signal fort". Si la motion de défiance est votée mardi soir, Delphine Ernotte n'aura toutefois aucune obligation de quitter son poste. "Concrètement, c'est la patronne. Elle n'est pas obligée de partir si la confiance n'est pas maintenue. Cela n'a aucune valeur, c'est simplement un signal fort qu'on lui envoie pour lui dire que l'info doit rester la priorité", rappelle Clément Le Goff qui assure qu'il continuera à la "solliciter pour lui dire que ces économies sont très mal vécues dans la rédaction".