À l'occasion de la journée nationale de la lutte contre le harcèlement scolaire, Chimène Badi a confié à nos confrères de "Gala" avoir été victime de ce fléau pendant son adolescence. La chanteuse de 42 ans espère que son témoignage contribuera à éveiller les consciences et faire bouger les lignes.
En France, 7,5 millions d'élèves sont victimes de harcèlement à l'école, soit deux élèves par classe. Longtemps méprisée, la question de la lutte contre le harcèlement scolaire est enfin prise au sérieux. Depuis mars 2022, les victimes de ce fléau peuvent en effet porter plainte et des sanctions pénales peuvent être prononcées contre leurs bourreaux. Hélas, le chemin pour éradiquer le harcèlement scolaire est encore long. La sensibilisation est donc primordiale.
L'importance de la libération de la parole
Cette semaine, Brigitte Macron a rencontré les élèves de la Star Academy au château de Dammarie-les-Lys pour échanger avec eux à ce sujet et communiquer sur l'importance du 3018, un numéro dédié à la lutte contre le harcèlement. Face à elle, certains élèves ont partagé leur douloureuse expérience, notamment Ebony, victime de harcèlement dès la maternelle. Cette libération de la parole est absolument essentielle pour lutter contre le harcèlement scolaire et ses conséquences parfois dramatiques.
Plusieurs célébrités ont déjà brisé le silence, notamment Gabriel Attal, Clara Luciani, Mika, Bilal Hassani, Anthony Colette ou encore Emma Smet. Ce vendredi 8 novembre, Chimène Badi a à son tour témoigné. "Dès mon premier jour de collège, je me suis assise dans le bus et une jeune fille plus âgée est venue me voir. Elle me reprochait de lui avoir pris sa place. Moi j’ai du tempérament, donc je suis restée à ma place. Ce jour-là, je portais un duffle-coat que mes parents m’avaient offert. Elle m'a secouée et a déchiré mon manteau. Une bagarre s’est engagée. Je me suis défendue mais elle était beaucoup plus forte que moi donc elle prend le dessus", se souvient-elle dans les colonnes de Gala. "Son grand frère est intervenu pour la calmer. Je suis rentrée chez moi et je n’en ai pas parlé à mes parents. D'autres exemples comme celui-ci ont suivi".
"Je suis rentrée avec le nez violet"
Le calvaire de la chanteuse s'est malheureusement poursuivi pendant plusieurs années. "Quand j’étais en 4ème, je me souviens que j’avais pris un coup par une fille du collège et je suis rentrée avec le nez violet. Mon père l’a vu et il a tout fait pour que je lui dise la vérité. J’avais envie de dédramatiser la situation afin qu’il ne soit pas trop inquiet, mais mes parents ont cherché à comprendre ce que je traversais", raconte-t-elle. Selon Chimène Badi, ni les surveillants du collège ni les professeurs ne sont intervenus pour que cesse cette situation. "Ils ne faisaient pas vraiment attention. À 17 heures, quand on m’attendait pour me frapper, ils étaient là et auraient pu éviter certaines disputes ou bagarres. Le plus terrible, c’est que lorsque des adultes intervenaient, c’était pour me gronder. Donc on n’en parle pas, on subit et on vit avec", déplore-t-elle.
Ce harcèlement a traumatisé l'interprète de Je viens du sud. "J’ai mis très longtemps avant d’avoir un regard joli sur moi, de pouvoir me regarder sans me dénigrer", regrette-t-elle. La chanteuse a repris confiance en elle grâce à une thérapie et à l'amour de ses proches. "On m’a mal parlée, on m’a maltraitée, on m’a humiliée, mais ça ne m’a pas empêché d’accéder à mon rêve, de vivre plein de belles choses et de donner du bonheur à d’autres aujourd’hui", conclut-elle. Un beau message d'espoir.