Le gouvernement espère que la TVA sociale permettra de créer "100.000 nouveaux emplois", a déclaré mardi la ministre du Budget Valérie Pécresse. "Nous voulons baisser le coût du travail pour produire en France, pour créer de l'emploi en France, pour exporter des produits", a-t-elle lancé à l'Assemblée nationale en réponse à des députés socialistes qui critiquaient cette réforme. "Nous estimons que nous aurons, grâce à cette mesure, 100.000 nouveaux emplois pour améliorer le pouvoir d'achat de 100.000 familles", a-t-elle ajouté.
Valérie Pécresse, également porte-parole du gouvernement, appuyait ses propos sur des études de Bercy qui prévoit jusqu'à 100.000 créations d'emplois sur trois ans. Les économistes sont toutefois très divisés sur les répercussions de la TVA sociale sur l'emploi. La réforme qui sera présentée mercredi en Conseil des ministres prévoit de baisser de 13,2 milliards d'euros les charges patronales finançant la protection sociale, afin d'alléger le coût du travail pour les salaires compris entre 1,6 et 2,4 fois le Smic. En compensation, le gouvernement veut relever la TVA de 19,6% à 21,2% au 1er octobre, ce qui rapportera 10,6 milliards par an, et augmenter de deux points la CSG sur les revenus du patrimoine, ce qui rapportera 2,6 milliards.
Revenant également sur l'accusation de la gauche selon laquelle la TVA sociale provoquera une hausse des prix et donc une perte de pouvoir d'achat pour tous les contribuables, la ministre a fait la distinction entre produits français et importés."Les produits français baisseront leurs prix (...) nous n'aurons pas de hausse des prix des produits français", a-t-elle d'abord assuré. "Par ailleurs, il faut le dire, nous aurons une augmentation des prix des produits importés et c'est tant mieux, parce que cela évitera les délocalisations", a-t-elle ajouté. Là aussi, les économistes sont plus nuancés, la plupart d'entre eux jugeant toutefois que la TVA sociale conduira à un regain d'inflation.