Les "100 jours" fixés par Emmanuel Macron pour relancer le quinquennat, "ça a été long et pénible" : les oppositions ont tiré mardi à boulets rouges sur le bilan de l'exécutif, qui a un peu plus "fracturé" le pays selon elles. A l'approche de l'échéance, autour du 14 juillet, l'alliance de gauche Nupes a été la plus virulente. "100 jours d'inaction écologique", "100 jours supplémentaires contre la démocratie", "100 jours de répression et de violences institutionnelles, notamment le 1er mai" et lors de "la marche pour Adama" Traoré samedi, a égrené devant la presse la patronne des députés LFI Mathilde Panot.
"Le constat d'un échec"
Ces "100 jours", dictés par le chef de l'Etat au sortir de la crise des retraites, "j'ai trouvé ça super long", a lâché Sébastien Jumel, porte-parole des députés communistes. "Est-ce qu'on a réparé la démocratie, réarmé l'hôpital et les services publics?", a-t-il demandé. C'est plutôt "100 jours d'accélération macroniste" dans un sens libéral, a renchéri son collègue PCF Pierre Dharréville. Pour le député socialiste Arthur Delaporte, "le président de la République n'a réussi à imprimer ni un récit alternatif, ni un récit positif". Et le "virage à droite" du premier quinquennat est en train de devenir "une queue de poisson à la droite". Pour Bertrand Pancher, chef de file des députés indépendants Liot, c'est également "le constat d'un échec" dans l'apaisement: "Le pays continue à se fracturer".
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A droite, le président des députés LR Olivier Marleix a considéré que "ce sont des choses qui nous ont coûté cher une fois de plus" : "Je crains que la facture se chiffre autour d'une dizaine de milliards, le président de la République n'a pas compris que tout ne s'achetait pas", a-t-il lancé. Au sein de la majorité à l'inverse, c'est un satisfecit. "Ce sont 100 jours plutôt productifs. L'Assemblée fonctionne normalement", a souligné Laurent Marcangeli, à la tête des députés Horizons. "Évidemment, si nous avions pu (...) ne pas vivre ce qu'il s'est passé pendant quatre jours il y a deux semaines, ç'eût été mieux", a-t-il relevé en référence aux émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre.
Alors qu'Emmanuel Macron n'a pas encore indiqué s'il s'exprimerait le 14 juillet, le député MoDem Philippe Vigier a espéré "un peu plus de décisions et d'arbitrages qui tombent et que l'on donne une vraie perspective". "Ce que les Français attendent c'est qu'on donne un cap pluriannuel", a-t-il conclu.