François Hollande a présidé mardi les cérémonies du 11-Novembre, qui bouclent une année de commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, dont il souhaitait faire un temps fort de son quinquennat. Un répit en pleine bourrasque politique provoquée par l'affaire "Jouyet-Fillon", que le chef de l'Etat devrait mettre à profit pour appeler une nouvelle fois Français et Européens au rassemblement et à la confiance.
>> Les trois infos à retenir
- François Hollande s'est rendu devant la statue de Georges Clemenceau, avant de raviver la flamme du Soldat inconnu.
- Le chef de l'Etat a salué la mémoire des 7 soldats français tués au cours des 12 derniers mois.
- Le président a inauguré le Mémorial international de Notre-Dame-de-Lorette.
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• Hollande devant la statue de Clemenceau
François Hollande en plein recueillement devant la statue de Georges Clemenceau. Et La Marseillaise de retentir après une minute de silence. Après ce moment très solennel, le chef de l'Etat, tout sourire, a pris quelques instants pour serrer des mains et claquer quelques bises à des Français venus assister à la cérémonie. Et, comme il en a désormais pris l'habitude, François Hollande se prête au jeu des photos, notamment avec les descendants de Georges Clemenceau. Puis retour dans sa voiture, escorter par des cavaliers, pour remonter les Champs-Élysées jusqu'à l'Arc de Triomphe. Nombre de politiques, dont son Premier ministre Manuel Valls, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Gérard Larcher, le président du Sénat, ou le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone l'attendent sur place, comme le veut la tradition.
• Le président ravive la flamme du Soldat inconnu
Comme le veut la tradition, François Hollande a déposé une gerbe devant la tombe du Soldat inconnu, avant de raviver la flamme. Le coeur de l'armée française a ensuite entonné une vibrante Marseillaise. Les membres du Comité de la flamme, puis des anciens combattants, ont enfin eu droit à une poignée de mains et à un petit mot du chef de l'Etat. Ce dernier a également passé un moment avec les familles des sept soldats tués en mission au Mali (photo de gauche). Trois d'entre eux sont morts en Centrafrique, dont deux le 9 décembre aux premières heures de l'opération Sangaris. Quatre autres ont été tués au Sahel, dont le dernier le 29 octobre dans le nord du Mali.
L'an dernier, François Hollande avait été hué par des Français, place de l'Etoile. Ce qui ne l'a pas empêché d'y retourner cette année, cette fois sans contrariété. Et le chef de l'Etat, sous un beau soleil, de prendre son temps, blaguant avec les uns, posant pour un selfie avec les enfants. Un seul mot d'ordre semble l'animer : profiter pleinement de ces échanges avec les Français, lui qui est si impopulaire et cherche à tout prix à renouer le fil avec ses concitoyens. Seul le service du protocole, qui s'inquiète du retard déjà pris, fait grise mine.
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• Hollande inaugure "L'Anneau de la Mémoire"
A Notre-Dame-de-Lorette, dans le Pas-de-Calais, le chef de l'Etat a inauguré un nouveau mémorial en l'honneur des soldats tombés au champ d'honneur entre 1914 et 1918. Cet "Anneau de la Mémoire" réunit dans une fraternité posthume près de 580.000 combattants venus du monde entier. Les noms des soldats sont inscrits sur 500 plaques d'acier d'environ trois mètres de haut, rappelant le déluge d'obus du conflit. Pour la première fois, les ennemis d'hier sont rassemblés dans l'ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, d'origine ou de religion.
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Au cours de sa déambulation, François Hollande s'est arrêté pour écouter une lycéenne lui lire la vie d'un des soldats morts pendant la première Guerre Mondiale, Marcel Guarrigue, narrant notamment les lettres que ce dernier échangeait avec sa famille. "Nous faisons vivre sa mémoire et à travers lui, celle de tous ses camarades", a-t-elle conclu. "Vous avez très bien parlé de lui. Merci de cette lecture, vous félicite", a réagi François Hollande, avant, quelques minutes plus tard, de dévoiler la plaque inaugurative (photo).
Pour clore cette journée de commémoration, François Hollande a tenu discours où il notamment glorifié ceux qui, "hier ennemis, sont réunis dans la mort comme si ils appartenaient à une même famille, grâce à l'Anneau de la mémoire. Honorer les morts, c'est donner du sens à la patrie. L'Histoire ne sera jamais finie tant qu'il y aura des Français pour croire en la France". "L'avenir se construit la tête en avant, pas le regard en arrière (...) Notre pays a subi des preuves bien plus terribles que les difficultés auxquelles nous faisons face aujourd'hui", a encore lancé le chef de l'Etat. Avant de conclure en citant les conflits actuels en Ukraine, en Syrie et en Irak : "la paix est toujours fragile, elle peut vaciller à tout instant".