Après avoir joué un rôle décisif dans la crise grecque, François Hollande réinvestit la scène nationale. A la veille du 14 juillet, le chef de l'Etat a appelé les Français à rester unis face à la menace terroriste et à "refuser la peur", qui serait le "pire poison" pour le "vivre ensemble".
"Fermeté mais sang froid". "Un terrorisme fondamentaliste s'est installé à quelques heures d'avion de chez nous. Il détruit, il assassine, il massacre, il viole, au Moyen-Orient, au Maghreb, en Afrique subsaharienne mais aussi sur notre sol", a déclaré le président de la République, lors d'une réception au ministère de la Défense, à l'Hôtel de Brienne. "Face à ces agressions, à ces menaces, notre pays doit refuser la division parce que c'est ce que cherchent les terroristes et la peur parce que ce pourrait être le pire poison au sein de notre communauté nationale", a-t-il ajouté en présence du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. "La peur nous conduirait à abandonner ce que nous avons de plus cher : nos libertés, notre capacité à vivre ensemble, notre respect des uns et des autres", a encore prévenu le chef de l'Etat. "Face à ces menaces nous devons tenir bon, avoir la fermeté nécessaire mais également le sang-froid".
"Unité de la France autour de son armée". François Hollande a salué l'engagement des armées pour la défense de ces valeurs sur le territoire national comme sur les théâtres d'opérations extérieurs. "La menace a atteint un niveau qui n'a pas d'équivalent dans notre histoire récente et justifie la mobilisation exceptionnelle de nos armées", a-t-il souligné, en référence aux 10.000 soldats déployés en urgence sur le territoire national au lendemain des attentats de janvier. L'opération, baptisée Sentinelle, compte désormais 7.000 militaires mobilisés en permanence pour la défense de sites sensibles, notamment juifs. Le président a salué la mémoire des soldats morts dans l'exercice de leur mission et rendu hommage à leurs familles et aux blessés, présents en nombre à la réception dans les jardins de l'Hôtel de Brienne. "Le 14 juillet c'est une journée d'unité, d'unité de la France autour de son armée".
Dressant un parallèle avec le compromis trouvé dans la douleur à Bruxelles pour éviter un "Grexit", François Hollande a rappelé le "prix payé par nos aînés pour que la France et l'Europe puissent être libres" et le devoir de solidarité que cela impose. "L'Europe doit montrer en toutes circonstances qu'elle est fidèle à cette histoire, qu'elle est un continent de solidarité où l'on fait en sorte que toutes les nations qui la composent puissent être soutenues (..) notamment un pays qui nous est cher, la Grèce, et qui pour notre civilisation représente une part de nos origines. Dont la culture nous irrigue encore aujourd'hui, dont le peuple si fier qui a tant souffert ces dernières années attend tant de la France", a-t-il déclaré.