Il est allé plus loin que ses prédécesseurs. Samedi, Emmanuel Macron a participé à une cérémonie officielle pour les 60 ans du massacre d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. S'il n'a pas pris la parole, il a dénoncé dans un communiqué des "crimes inexcusables pour la République". Le chef de l'État a également reconnu pour la première fois que le bilan des violences de cette tragique journée était bien plus lourd que le bilan officiel. Une prise de position attendue par de nombreuses associations, et qui s'inscrit dans la lignée de la politique mémorielle menée par Emmanuel Macron, qui en fait un jeu d'équilibriste.
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Le président de la République poursuit sa stratégie du "en même temps". D’un côté, il avait fait ce geste historique envers les harkis, en leur demandant pardon le 20 septembre dernier, et en reconnaissant un abandon de la République française. De l'autre, il fait ce pas inédit pour la communauté algérienne.
Macron ne va pas assez loin selon certaines associations
Car jamais un chef d’Etat français n’avait commémoré les événements du 17 octobre 1961, et l'usage du terme de "crimes" est également une première. En 2012, François Hollande, alors président, avait qualifié cet événement de "sanglante répression".
Samedi, Emmanuel Macron est donc allé beaucoup plus loin. Mais ce n'est pas assez pour certains acteurs. Plusieurs responsables d’associations de victimes du 17 octobre regrettent ainsi que seul le Préfet de police de Paris Maurice Papon soit nommé, et que le drame ne soit pas reconnu comme un crime d’État. C’est d’ailleurs la revendication des partis de gauche qui participent à une marche, dimanche après-midi à Paris. À l’inverse, Marine Le Pen critique le chef de l’Etat, qui selon elle, "continue à rabaisser notre pays" avec ces "repentances à répétition". La preuve que sur des questions aussi clivantes, le "en même temps" est loin de faire l'unanimité.