Il veut se poser en candidat de la cohérence face à la confusion qui règne du côté du PS et des écologistes. François Bayrou a fustigé mercredi les derniers rebondissements du feuilleton PS-EELV, ce "grand désordre ne présage de rien de bon pour le pays". Selon le président du MoDem, la France a besoin "d'une vision et d'une approche sérieuse" pour le sortir de la crise. Une vision qu’il entend incarner.
Commentant les tensions socialo-écologistes, le troisième homme de la présidentielle de 2007 a déploré "une très grande confusion". "Ce qui est frappant dans ce désordre, c'est que l'on voit bien qu'il n'y a pas de majorité pour le pays", a ajouté François Bayrou, en marge du Salon des Maires, pointant le décalage entre l'importance de la crise qui frappe la France et les querelles entre socialistes et écologistes.
"Pas très rassurant pour l’avenir"
"Tout le monde voit bien quelle est la situation économique du pays. Et, alors qu'il faudrait une réponse solide, coordonnée, sérieuse, on se retrouve au contraire avec un incroyable désordre", a-t-il insisté. "C'est pas très rassurant pour l'avenir et cela montre qu'il faut à tout prix une approche différente de ces négociations entre partis, avec des candidats qui disent exactement le contraire de ce que l'appareil du parti négocie et signe. Tout cela n'est pas sérieux", a-t-il dénoncé.
Pour le patron du MoDem, "ce brouillage perpétuel, incohérent, montre que tous ces gens ne pourront pas gouverner ensemble". "La situation exige une approche et une politique de courage, de solidité et l'on voit que c'est le contraire qui se met en place, avec des accords signés sur un coin de table et détruits le lendemain simplement parce que les candidats sont en désaccord avec les partis qu'ils représentent et que les partis sont en désaccord entre eux", a-t-il résumé.
"La question de l’indépendance est précieuse"
François Bayrou a profité de cette situation pour louer la stratégie qu’il défend."On voit bien aussi ici combien la question de l'indépendance est précieuse car quand vous dépendez d'accords électoraux, vous ne pouvez pas exprimer votre vision et vous êtes obligés de négocier ce que vous pensez pour la présidentielle. Alors, vous abandonnez l'essentiel qui est la cohérence, la ligne, la solidité", a-t-il fait valoir. Des valeurs que le MoDem entend bien défendre lors de la prochaine campagne présidentielle.
Cette nouvelle sortie illustre bien le retour de François Bayrou sur la scène médiatique ces derniers jours. Le président du MoDem avait déjà estimé mardi que François Hollande commençait "à avoir du mal" dans la campagne. Il avait également commenté lundi l’affaire Agnès, qualifiant d’ "imprudence" d'avoir placé "ce garçon fragile" dans la "cocotte-minute" d'un internat mixte.