Avant l’éclatement de l’affaire DSK, les proches du directeur général du Fmi faisait de moins en moins de mystère sur son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2012. Depuis que l’ancien ministre de l’Economie a été arrêté et incarcéré à New York, suspecté de tentatives de viol, les langues se délient encore un peu plus. Celles de son entourage, mais aussi celles de journalistes qui affirment avoir été dans la confidence.
Dès lundi, Manuel Valls laissait entendre que la décision de DSK était définitivement prise. "Il s’y préparait", avait déclaré, visiblement marqué, le député-maire d’Evry sur RTL. "Je crois qu’il n’y avait pas de doute dans la discussion qui était la nôtre."
"Je suis la concordance de ce que veulent les Français…"
Mercredi, c’estLibération qui confirme les ambitions présidentielles de DSK. Le quotidien relate un déjeuner avec le patron du FMI, au cours duquel Dominique Strauss-Kahn a confirmé clairement qu’il se préparait pour 2012. Il en faisait même "un devoir pour le pays qui va tellement mal". Et il y croyait. Paraphrasant celui qu’il identifiait comme son principal rival, Nicolas Sarkozy, il avait déclaré : "la primaire et la présidentielle, je les sens bien pour la gauche et pour moi…"
Dominique Strauss-Kahn pensait alors être en adéquation avec les demandes des Français. "Je suis aujourd’hui la concordance de tout ce que veulent les Français : la compétence reconnue, le calme, l’expérience internationale", avait lancé le patron du FMI aux journalistes de Libération, selon le quotidien.
Trois faiblesses : l’argent, la judaïté et les femmes
Deux jours plus tôt, Nicolas Domenach avait été le premier à briser le fameux off journalistique, en relatant un déjeuner, deux semaines plus tôt avec Dominique Strauss-Kahn, dans un grand restaurant parisien, chez Guy Savoy précisément. "Il était dans la peau d’un candidat à l’élection présidentielle. Décidé, déterminé à se présenter", avait assuré le journaliste de Marianne lors de l’Edition spéciale, sur Canal +, où il tient une chronique. "On a parlé de la France, de l’Europe, du monde. Il était complètement là-dedans."
Dominique Strauss-Kahn avait également indiqué à son interlocuteur qu’il s’attendait à des "saloperies", et énoncé ses trois faiblesses : l’argent, la judaïté et les femmes. Sur ce troisième thème, qu’il a abordé de lui-même selon le journaliste, DSK avait reconnu avoir prêté le flanc aux critiques, mais assurait que tout cela était derrière lui. "Il en parlait au passé, en disant 'je me méfie de tout maintenant'. C'est comme si tout ça était loin, très loin derrière et qu'il était vraiment âme et corps voués à l'élection présidentielle."
Dominique Strauss-Kahn se voyait donc déjà à l’Elysée en 2012. Mais il risque bien de devoir suivre la bataille présidentielle, à laquelle il brûlait de participer, depuis une prison américaine.
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