C’est plus une confirmation qu’une surprise. Vendredi, la direction nationale du PCF a exprimé sa préférence pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti de gauche à la présidentielle de 2012. Les communistes, qui tiennent leur conseil national (CN) ce week-end, mettent ainsi fin à un secret de Polichinelle, qui durait depuis plusieurs mois.
"Je pense que la candidature de Jean-Luc Mélenchon peut être envisagée par notre parti dans le cadre d'un accord d'ensemble avec nos partenaires" du Front de gauche, explique ainsi Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, dans un rapport qu’il a soumis au CN à huis clos que s'est procuré l'AFP. L’accord doit "garantir le respect d'engagements collectifs à la hauteur des enjeux", "la diversité de notre rassemblement et la place de notre parti", notamment dans l'accord pour les législatives, selon lui.
Le marathon de Mélenchon
La candidature de l'ex-socialiste et eurodéputé "est, à l'étape actuelle de ma réflexion, celle qui me paraît être la plus susceptible de nous permettre de franchir un cap dans nos objectifs", poursuit Pierre Laurent. Le numéro un communiste précise toutefois qu’il entend là exprimer son "opinion", pas "asséner une vérité" car "le débat doit se poursuivre en examinant jusqu'au bout les possibilités, en écoutant les arguments échangés, pour enrichir la mise en pratique de la décision qui sera prise par la majorité".
Le marathon de désignation pour Jean-Luc Mélenchon se poursuivra lors d'une conférence nationale des délégués PCF, les 4 et 5 juin prochain. Et ce sera aux militants PCF que reviendra la décision finale par un vote du 16 au 18 juin.
"A la recherche de soutiens à une diva"
L'autre prétendant à l'investiture du Front de gauche, le député PCF André Chassaigne, a assuré qu'il ne se présenterait pas devant les militants si Jean-Luc Mélenchon était choisi par la conférence nationale dans un "vrai processus démocratique". Ce qui ne l’empêche pas de grincer des dents. "Ce que je reproche à Jean-Luc Mélenchon, c’est d’être en quelque sorte à la recherche de soutiens à une diva, plus que d’avoir avec lui une véritable équipe qui joue collectif", disait vendredi matin sur Europe 1’élu auvergnat.
Deux autres candidats PCF, le député "orthodoxe" André Gerin et l'"identitaire" Emmanuel Dang Tran, militent de leur côté pour une candidature du seul parti. Il faut remonter à 1974 quand les communistes avaient soutenu François Mitterrand et le "programme commun", pour trouver une présidentielle sans candidat PCF.