"Nous restons sur ce que nous avions dit : dépôt des candidatures avant l'été et vote à l'automne". Alors que les observateurs étaient sceptiques sur la capacité du PS à se décider rapidement sur le calendrier de ses primaires, la première secrétaire du parti, Martine Aubry, a affiché mardi, la feuille de route des socialistes.
Un vote des sympathisants les 9 et 16 octobre prochains
Dans la matinée, la première dame du PS avait réuni tous les poids lourds du parti - à l'exception de Dominique Strauss-Kahn -, pour une réunion de quatre heures rue de Solférino. Objet principal des discussions : les primaires, donc, processus inédit ouvert à tous les sympathisants de gauche pour désigner un candidat à la présidentielle de 2012.
Le calendrier dans les grandes lignes est désormais tranché : le dépôt des candidatures se fera entre le 28 juin et le 13 juillet et le vote aura lieu en octobre, normalement les 9 et 16 prochains, a assuré Benoît Hamon, confirmant une information du Parisien.fr.
Le porte-parole du PS a également indiqué que le bureau national avait adopté ce calendrier à l'unanimité moins 10 abstentions, dont celles du député Jean-Christophe Cambadélis et de l'ex-patron du PS François Hollande.
La demande des strauss-kahniens écartée
En somme, "le projet sera connu au mois de mai, les candidats seront connus au mois de juin, et ensuite les votes auront lieu en octobre", s'est félicitée Ségolène Royal à la sortie de la réunion. Invité mercredi matin sur Europe 1, Manuel Valls s'est lui aussi déclaré satisfait du calendrier adopté. "C'est la bonne date", a-t-il commenté.
Selon l'ex-candidate du PS à l'élection présidentielle, la demande de certains responsables du parti de fixer à septembre la date de clôture des candidatures afin de laisser à Dominique Strauss-Kahn la possibilité de rester le plus longtemps possible à la tête du FMI, a été rejetée. D'où les critiques de ses proches, dont celles de Jean-Marie Le Guen. "Cela veut dire qu'on va avoir une campagne pendant trois mois, ce qui est la porte ouverte à tous les dérapages. Commencer une campagne en plein été, c'est un peu surréaliste", a-t-il regretté.
Cette hypothèse irritait les candidats déjà déclarés ou en passe de le faire, pour qui le processus des primaires ne pouvait pas être éternellement suspendu à la décision du directeur du FMI, favori des sondages. "Le calendrier ne gêne personne", a commenté Pascal Lamy pour désamorcer les critiques.
Trois candidats déjà déclarés
La réunion au sommet des dirigeants PS mardi matin faisait suite à des rencontres en tête à tête avec Martine Aubry au mois de décembre. Les trois candidats déjà déclarés auxprimaires, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls, le probable prétendant François Hollande, ainsi que les responsables Laurent Fabius, Vincent Peillon, Jean-Christophe Cambadélis, Henri Emmanuelli, Pierre Moscovici, Bertrand Delanoë, Benoît Hamon, y ont participé.
Martine Aubry, qui entretient le mystère sur ses propres intentions présidentielles, doit détailler cette "feuille de route" du PS, jeudi lors de ses voeux à la presse.