Pour la plupart, leurs noms ne vous diront probablement rien. A côté des poids lourds de la politique, il existe toute une myriade de petits candidats qui veulent eux aussi se lancer dans la bataille pour l'élection présidentielle de 2012. S'ils n'ont que très peu de chances de rassembler les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter, certains ont cependant un programme qu'ils sont prêts à défendre. Découvrez ces candidats atypiques et leurs idées, des plus sérieuses aux plus farfelues.
Comme un air de déjà-vu
Jacques Cheminade. Âgé de 70 ans, il n'en est pas à sa première candidature : après avoir rassemblé 0,27% des voix lors de l'élection présidentielle de 1995, il ne parvient pas à réunir les 500 signatures nécessaires en 2002 et 2007. Avec son mouvement "Solidarité et Progrès", il fait campagne pour "un monde sans la City ni Wall Street". Mais en 2012, le budget sera serré, a-t-il confié à La Dépêche : "ce sera avec une camionnette et sur Internet".
Nicolas Miguet. Ses affiches sont déjà placardées un peu partout en France. Nicolas Miguet, président du Rassemblement des contribuables français, repart à l'attaque pour la troisième fois. Journaliste et défenseur des petits actionnaires, il dit se battre "avec ardeur contre les puissants, pour défendre l'honnêteté et le bon sens". Pour lui, "le système a vocation à tomber". "Nous ne posons pas de bombe, mais nous n'en pensons pas moins", peut-on lire sur son site de campagne…
Jeunes, vieux ou déjà morts
Maxime Verner. Il n'a que 21 ans mais déjà un vrai parcours politique derrière lui : bachelier à 16 ans, il se présente dès ses 18 ans aux élections municipales à Bron, en banlieue de Lyon, réalisant un score de 4%. Il se présente comme étant à l'origine de la loi du 14 avril 2011 abaissant à 18 ans l'âge minimal pour briguer la présidence de la République. Encore étudiant, en communication, il se dit le "porte-voix de la jeunesse". Auteur d'un manifeste de 89 propositions, il entend mettre en place un "service national du permis de conduire" et une aide financière à la recherche d'emploi des jeunes à la sortie de leurs études.
Jean Jaurès. Il a beau être mort depuis 97 ans, Jean Jaurès se présente tout de même à l'élection de 2012 ! Derrière l'initiative "Jaurès candidat", se cache en fait Jean-Pierre Fourré, député socialiste de Seine-et-Marne de 1986 à 1988, auteur du livre Moi, Jaurès, candidat en 2012. Il y passe en revue 30 thèmes d'actualité en reprenant les idées du leader socialiste assassiné en 1914.
Une cause à défendre
Victor Izraël. Il avait réussi à créer le buzz sur le web autour de sa candidature "mystère". Le cancérologue Victor Izraël a dévoilé son identité début octobre. Engagé dans la lutte contre le cancer, il veut faire la promotion d'un "égal accès de tous à des soins de qualité", d'une "prévention et d'un dépistage organisé plus efficace" et réclame un "soutien massif à la recherche, qui seule permettra de terrasser définitivement le cancer". Sur Europe 1, il a dénoncé un risque de "catastrophe sanitaire" en France, fustigeant le manque de moyens alors qu'"il y a de plus en plus de cancers".
Le professeur Izraël sur Europe 1 :
Stéphane Guyot. Son programme pour 2012 tient en peu de mots : il n'en a pas ! Stéphane Guyot, agent immobilier de 42 ans, est le candidat du Parti du vote blanc. Son mouvement cherche à faire reconnaître ce vote blanc, qui n'est ni un vote nul, ni une abstention, mais une façon de "participer au débat démocratique" tout en marquant un "refus des choix proposés". Stéphane Guyot, lui, se veut "le représentant de tous ceux qui souhaitent exprimer leur désaccord et jeter les bases d'une vraie démocratie".
Quelques originaux
Hervé Couasnon. Pour lancer sa campagne, il a trouvé un moyen de faire parler de lui : il a escaladé à mains nues la mairie de Limoges et c'est depuis l'horloge du bâtiment qu'il a annoncé sa candidature pour 2012, racontait le 1er avril Le Populaire du Centre. Conducteur de bus à Périgueux et poète, il avait tenté, sans succès, de se présenter en 2007. Aujourd'hui, il propose de diviser par deux le salaire du président, d'instaurer un Smic à 1.600 euros et de "reboucher" le trou de la Sécu.
Gaspard Delanoë. A la tête du Parti Faire un Tour, le Pfffft, Gaspard Delanoë se veut le candidat "de l'utopie, de la singularité et de la fantaisie". Derrière ce pseudonyme se cache un artiste qui propose de "délocaliser tous les ministères situés dans le 7e et le 8e arrondissement de Paris en banlieue". Et de tirer au sort 5% des députés et des sénateurs. Son homonymie avec l'actuel maire de Paris, Bertrand Delanoë, a-t-elle compté ? Lors des municipales de 2008, ce drôle de trublion a tout de même réussi à truster 3,17% des voix dans le 10e arrondissement.
Rasta Président. "Travailler moins pour vivre mieux". Armé de ce slogan, Rasta Président, qui dit s'appeler Abou Chihabiddine, entend transformer la France à l'aide de 69 propositions. Son but : "aller vers une société de loisirs et plaisirs" avec "100% de chômage". Au programme également, la légalisation, pêle-mêle, du cannabis, des yourtes, de l'adoption "pour les minorités sexuelles", du mariage homo et de la polygamie. Cet homme aux longues dreadlocks qui dit vouloir "dévergonder la France" veut également confier le ministère de l'Economie au mouvement altermondialiste Attac.