Qu'on nous foute la paix avec 2017 ! "Mais Bon Dieu! Qu'on nous foute la paix avec 2017 ! On n'est même pas en 2014 !!". C'est suffisamment rare pour être souligné. Alain Juppé a piqué une grosse colère, mardi matin, sur son compte Twitter. L'objet de son courroux : les spéculations autour de sa possible candidature à la prochaine présidentielle.
Mais Bon Dieu! Qu'on nous foute la paix avec 2017! On n'est même pas en 2014!!— Alain Juppé (@alainjuppe) 3 Décembre 2013
Une décision en suspens. Pourtant, celui que Chirac appelait "le meilleur d'entre nous" s'est bien laissé aller à quelques confidences off, relatées dans Le Monde et Les Echos. Aux journalistes qui l'ont interrogé lors d'un déjeuner le 27 novembre, l'ancien Premier ministre n'a rien caché de son ambition, et ce, même à trois ans de l'échéance présidentielle. "L'envie, aujourd'hui, je l'ai", relate ainsi le quotidien économique. "Pour l'instant, j'en ai envie", peut-on lire dans le quotidien du soir. Le Monde assure même que dans la tête d'Alain Juppé, ce sera à prendre ou à laisser. "Maintenant, c'est l'Elysée ou rien. [J'ai] épuisé le charme du métier de Premier ministre", aurait-il confié.
Un message aux sarkozystes. L'ancien Premier ministre balaie l'existence d'un "deal" entre lui et Nicolas Sarkozy, selon lequel le maire de Bordeaux s'effacerait et inversement si l'un ou l'autre décidait de se présenter. "Je sais bien que Nicolas dit partout que ce sera lui ou moi, mais je n'ai jamais accepté la moindre condition", écrit Le Monde, rapportant des propos de l'ancien ministre des Affaires étrangères. Des proches, interrogés par le quotidien du soir, abondent dans le même sens, donnant à ses "off" une couleur très "on". "La décision de se présenter ne dépend que de lui", assure le maire du Havre Edouard Philippe. "S'il décide d'y aller, il ne se déterminera pas par rapport à d'autres", renchérit un autre.
Pas de guerre frontale mais ... A l'inverse des rapports entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, les relations entre l'ancien président et Alain Juppé restent cordiales. Pas de guerre déclarée en perspective mais plutôt des coups bas dans les deux camps. Fin octobre, Alain Juppé avait avancé l'idée d'avancer à "début 2016, plutôt que fin 2016" la primaire, obligeant l'ancien président à accélérer le calendrier de son retour. Du côté de Nicolas Sarkozy, on compte sur la flatterie pour amadouer l''ancien Premier ministre. "On sait comment Juppé fonctionne : il faut le récompenser en lui offrant ce qu'il veut", assure au Monde un proche de l'ancien chef de l'Etat. De quoi énerver Alain Juppé ?