Manuel Valls arrivera en Indre et Loire samedi après-midi. Il va visiter un centre de déradicalisation qui accueille des jeunes entre 18 et 25 ans. Mais c'est son discours en début de soirée qui est le plus attendu, à Tours, à l'occasion d'un meeting du Parti socialiste. Alors que Manuel Valls se présente de plus en plus comme le recours à François Hollande si jamais le président ne pouvait pas se représenter, le Premier ministre, comme ses soutiens, font tout pour renforcer cette hypothèse.
"François Hollande est cramé". Dans le camp vallsiste, la parole s'est libérée. Finies les allusions, les sous-entendus, désormais on affiche fièrement ses ambitions. "François Hollande est cramé", lâche un proche du Premier ministre. Et il ajoute : "regardez les choses en face, depuis des mois, c'est Manuel qui tient la baraque, c'est Manuel qui préserve les institutions. Et ça, normalement, c'est le rôle d'un président..." Un autre député enfonce le clou : "Manuel est prêt, il ne doit pas laisser le chef de l'Etat l'entraîner dans sa chute".
"Il faut prendre de la hauteur, changer de registre". Manuel Valls lui-même, de son côté, a demandé à ses soutiens d'accélérer le rythme de leurs rencontres. Leur réunion du lundi matin à Matignon n'est plus suffisante. Et puis il répète à qui veut l'entendre : "je suis le deuxième personnage de l'Etat et je sais ce que je peux représenter dans le pays". Maintenant, analyse son entourage, "il faut prendre de la hauteur, changer de registre, modérer ses propos sur certains sujets".
C'est d'ailleurs ce que Manuel Valls a commencé à faire cette semaine sur l'Islam et la laïcité. Pour être rassembleur et montrer, par petites touches, que le costume n'est pas trop grand pour lui.