De quel(s) levier(s) Emmanuel Macron dispose-t-il en vue de sa probable campagne présidentielle de 2022 ? À sept mois de l'échéance, et sans avoir indiqué qu'il comptait se présenter à sa succession, le chef de l'État doit d'abord gérer une crise sanitaire du coronavirus qui n'en finit pas. Dans ce contexte difficile, le camp du président de la République a connu avec les élections régionales et départementales de juin dernier un scrutin très compliqué, n'engrangeant aucune région ni département. Pour le politologue Dominique Reynié, directeur général de la fondation Fondapol et invité d'Europe 1, dimanche, cela rebat les cartes pour la présidentielle.
Mobiliser "un discours et une vision"
"Jusqu'aux élections régionales et départementales, il y avait cette idée qu'Emmanuel Macron allait être réélu sans coup férir parce qu'il allait avoir en face de lui Marine Le Pen et qu'il lui suffirait de jouer sur le thème du barrage à la candidate du Rassemblement national", rembobine Dominique Reynié au micro de Charles Villeneuve. "Ça, c'est terminé et c'est plutôt une bonne nouvelle."
Désormais, Emmanuel Macron devra choisir une autre stratégie pour rester à l'Élysée l'année prochaine. "Il faudra que le chef de l'Etat puisse présenter aux Français non seulement un bilan de son action qui a été difficile sur cinq ans, tout le monde en a été témoin, notamment en raison de cette pandémie, mais aussi des projets, avec un discours et une vision", insiste le politologue.
Une campagne "dominée par la question sanitaire"
Cela pourrait-il passer par une réforme des retraites repoussée à cause du Covid-19 ? "Que la réforme des retraites ait lieu avant l'élection présidentielle, ça ne paraît pas raisonnable de l'imaginer", balaie en tout cas Dominique Reynié, pour qui la campagne à venir "restera dominée par la question sanitaire et obscurcie par le contexte économique". Désormais indécise aux yeux de Dominique Reynié, l'élection présidentielle sera-t-elle la plus surprenante de l'histoire de la Ve République ?