De Jean-François Copé (UMP) à Manuel Valls (PS), de nombreux politiques, partis politiques confondus, prônent, en ce début d'année, un allongement de la durée de travail. Michel Rocard, lui, préconise l'inverse, dimanche dans un entretien au Monde.
"Il faut tomber à moins de 35 heures par semaine"
Dans un étonnant contre-pied, l'ex-Premier ministre socialiste dit, en effet, souhaiter que le thème du temps du travail soit remis "sur la table des négociations entre syndicats et patronat". Il demande même à ce que la durée légale du travail passe en dessous des 35 heures par semaine.
"Nous travaillons quelque 38 milliards d'heures en France chaque année. Vu le nombre de chômeurs - près de 2,9 millions - il est urgent de passer à 41 ou 42 milliards d'heures collectivement", explique-t-il dans les colonnes du quotidien. "Mais pour que chacun ait sa place sur le marché du travail, il faut tomber à moins de 35 heures par semaine. Et c'est d'autant plus nécessaire que la durée de vie s'allonge", poursuit-il.
Entre déverrouillage et détricotage des 35 heures
"Il faut reculer l'âge de la retraite", renchérit Michel Rocard, ce que vient de faire le gouvernement. "Mais la contrepartie, c'est la réduction de la durée du travail hebdomadaire", martèle-t-il.
Au début du mois, le socialiste Manuel Valls avait, lui aussi, appelé, sur Europe 1, à "déverrouiller les 35 heures. Mais pour allonger le durée du temps de travail. "Est-ce que, dans le monde tel qu'il est aujourd'hui - avec la concurrence que nous connaissons -, pouvons-nous nous permettre d'être sur des idées des années 1970, 1980, 1990 ? Non. Il faut dépasser la question des 35 heures", avait alors insisté le candidat aux primaires du PS.
Manuel Valls reprenait alors un débat lancé, quelques semaines plus tôt par certains députés et sénateurs UMP (notamment Jean-François Copé et Gérard Longuet), qui réclament la suppression de ce dispositif installé par Martine Aubry.