Il y a un an, trois immeubles mitoyens s'effondraient à Marseille, dans la rue d'Aubagne, causant la mort de 8 personnes. Aujourd'hui encore, 4.000 immeubles relèveraient de l'habitat indigne dans la ville, selon la Fondation Abbé-Pierre. Un chiffre que le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie, invité à s'exprimer lundi au micro d'Europe 1, ne dément pas : "C'est tout à fait plausible", reconnaît-il.
Les associations réclament d'urgence un plan national de rénovation et dénoncent une volonté politique pas à la hauteur des enjeux de l'habitat indigne. "Ce fléau de l'habitat indigne, je l'avais identifié", réplique le ministre. "Trois semaines avant le drame de la rue d'Aubagne, j'avais annoncé une politique publique de rénovation de ces copropriétés. Une politique de 3 milliards d'euros sur dix ans qui n'avait jamais été faite jusqu'à présent."
"Au moment où je vous parle, il reste certaines personnes dans des hôtels"
Le drame de la rue d'Aubagne en 2018 a conduit à l'évacuation de près de 400 immeubles et au délogement de plus de 3.500 personnes. "Evidemment, je partage l'impatience des Marseillais endeuillés par ce drame", assure Julien Denormandie. "Depuis un an, nous avons géré l'urgence aux côtés des collectivités. Au moment où je vous parle, il reste certaines personnes dans des hôtels."
A l'échelle nationale, la Fondation Abbé-Pierre dénombre 600.000 foyers vivant dans cette situation de précarité, notamment en région parisienne, dans les Bouches-du-Rhône, en Occitanie et dans certaines villes des Hauts-de-France. "Mon deuxième objectif est d'enclencher la reconstruction de Marseille et la réhabilitation de ces logements", expose le ministre. "J'ai créé une société de rénovation de l'habitat à Marseille, dont l'Etat sera actionnaire. Elle sera opérationnelle dans les tous prochains mois."