"Ils pâtissent d’une image détestable". Le parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui n'en finit pas de se déchirer sur la question d'une entrée au gouvernement, paie le prix fort de ses divisions internes. 63% des Français ont une mauvaise opinion du parti, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd'hui de dimanche. "Ils pâtissent d’une image détestable", relève Gaël Sliman, président d'Odoxa, interrogé par le Parisien qui ajoute : "A part le président François Hollande qui rivalisait d’impopularité avec eux (65% de mauvaises opinions lors de son dernier passage sur le crible) et Zlatan Ibrahimovic qui faisait encore pire il y a quinze jours (79%), mais dont la popularité a été testée juste après avoir traité la France de pays de merde, nous n’avons jamais enregistré un aussi fort niveau de rejet que celui qu’obtiennent les écologistes".
Divisés et sectaires. Les écologistes apparaissent "divisés" aux yeux de 72% des sondés. Six Français sur dix pense qu'Europe-Ecologie-Les Verts va imploser. Seuls 28% des personnes interrogées les jugent "crédibles". Une nette majorité de 55% s'oppose au retour au gouvernement des écologistes, contre 43% qui y sont favorables. A noter que cette hypothèse est rejetée par la quasi-totalité des sympathisants du parti (94% contre 6%).
Des personnalités… hors du parti. Parmi les personnalités jugées "le plus à même de représenter politiquement les idées des écologistes", Nicolas Hulot, qui n'appartient pas à EELV, arrive en tête avec 46%, loin devant Daniel Cohn-Bendit (20%), qui s'est mis en marge du parti. Suivent José Bové (14%) et Cécile Duflot (9%). Jean-Vincent Placé et Emmanuelle Cosse ferment la marche (3%).
Une réunion qui ne règle rien. Les écologistes qui veulent revenir au gouvernement se sont réunis samedi après-midi à l'Assemblée nationale pour faire entendre leur voix, au risque d'aggraver encore un peu plus la crise ouverte au sein d'EELV. Le patron des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé, les coprésidents du groupe EELV à l'Assemblée nationale, François de Rugy et Barbara Pompili, le vice-président de l'Assemblée nationale, Denis Baupin, tous partisans d'un retour aux manettes gouvernementales ont participé à ce colloque, tenu devant 250 personnes.
"Le parti se meurt dans ses chamailleries". La secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse n'a, elle, pas mâché ses mots à la tribune. "Je suis ici pour dire combien je pense que le mouvement écologiste se meurt dans ses chamailleries, dans ses divisions", a-t-elle lancé, déplorant le "spectacle assez lamentable donné par tant d'écolos".
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