Jeudi, Édouard Philippe a ouvert une brèche dans les 80km/h. Cette mesure, qu'il avait pourtant mis tant d'énergie à défendre depuis des semaines en dépit de son impopularité, va désormais être assouplie. Sur France Info, le Premier ministre a annoncé qu'il était prêt à laisser aux départements la "responsabilité" de fixer la vitesse maximale sur leur route. Pour Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des Départements de France, cette reculade était prévisible. "Ce n'était pas une mauvaise mesure, mais elle a souffert de sa mise en application", argue-t-il samedi sur Europe 1. "Elle a été mise en place sans aucune concertation."
Pour une modulation intelligente de la vitesse
L'ancien député LR avait beau être favorable à la baisse de la vitesse sur les routes secondaires, il estime que la responsabilité relève bien des départements. Et plaide pour une modulation intelligente, déterminée en fonction de chaque tronçon. "On sait très bien faire des vitesses différenciées à l'intérieur des agglomérations", explique-t-il sur Europe 1. "On peut faire la même chose sur un réseau départemental. On peut très bien voir les axes où on peut remettre le 90, ceux où on maintiendra le 80, et même, dans des zones dangereuses, où on descendra à 70."
Mais comment déterminer les routes dangereuses et celles qui le sont moins ? "Pour cela, il faut des informations. Et ceux qui ont des informations, ce sont les gendarmes, les pompiers, la police", détaille Dominique Bussereau. "Il faut que nous puissions nous appuyer sur les concours efficaces de ces gens sur le terrain. Ce que je souhaite, c'est que nous puissions avoir des informations, des données dont nous avons besoin pour prendre des décisions rationnelles et efficaces."