Les passes d'armes se poursuivent entre Manuel Valls et les élus corses. Après l'interview du Premier ministre accordée au Parisien, dans laquelle il affirmait ne pas savoir "ce qu'est la nation corse", le climat entre l'exécutif et les dirigeants de l'île de Beauté s'est encore un peu plus tendu. Pour Jean-Guy Talamoni, invité dans Europe Soir mercredi, les propos de Manuel Valls ont laissé les Corses "perplexes". "Mais nous faisons la part des choses, nous savons très bien qu’ils étaient destinés à l’opinion française et non pas à l’opinion corse", a-t-il déclaré. Un discours de façade donc, qui viserait, selon l'élu corse, à convaincre les Français métropolitains de sa fermeté.
L'amnistie, une évidence pour Talamoni. Sur la question de l'amnistie des "prisonniers politiques corses", Manuel Valls s'est voulu intransigeant en soutenant qu'il ne céderait pas. Pour Jean-Guy Talamoni, le Premier ministre "ne peut pas ignorer que l’assemblée de Corse a voté par 47 voix sur 51, lors de la précédente mandature, pour le principe de l’amnistie ; le conseil départemental de la Haute-Corse a également voté à l’unanimité ; plus de la moitié des 3601 communes ont déjà voté dans le même sens". Un an après "la sortie de la clandestinité du FLNC (Front de libération nationale corse), 95% de la société corse demande cette amnistie", a martelé l'élu nationaliste. "Il suffit de lire quelques livres d’histoire, on sait très bien que lorsqu’un problème politique de cette nature est réglé, l’amnistie est une chose naturelle".