Reprendre contact avec les Français, tel est l’objectif du déplacement de deux jours de François Hollande, à Dijon. Mais lundi matin, l’envoyée spéciale d’Europe 1 a pu constater que les choses avaient mal commencé.
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Dès son arrivée dans le quartier populaire des Grésilles, le chef de l’Etat a ainsi été apostrophé par un petit groupe de manifestants "pour lui rappeler qu'il est socialiste". Les services de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) les ont aussitôt "évacués". Un incident isolé ? Pas vraiment. Quelques minutes plus tard, c’est un homme seul qui lance au chef de l’Etat "M. Hollande, elles sont où vos promesses ?". Là encore, l’homme est embarqué manu militari. Comme un jeune militant du NPA un peu plus tard.
Hollande à Dijon, les habituelles barrieres de securité remplacees par un service d'ordre..pour ecarter les habitants twitter.com/CamilleLanglad…— Camille Langlade (@CamilleLanglade) 11 mars 2013
Dans la foule, l’exaspération se fait sentir. Parmi les journalistes présents, c’est le décalage entre l’ambition annoncée de ce déplacement – une visite "normale" pour reprendre contact avec les Français – et la réalité du terrain qui surprend. D’autant que l’envoyée spéciale d’Europe 1 a pu constater que trois quart des personnes interrogées sur place étaient des… militants socialistes venus faire la claque.
Dans la foule dijonnaise des Grésilles, 3/4 de militants socialistes , les vrais habitants difficiles à trouver— Camille Langlade (@CamilleLanglade) 11 mars 2013
Une sécurité renforcée, des critiques interdites et un président inaccessible, voilà qui ne colle pas avec la stratégie élaborée à l’Elysée. Les conseillers du président ont alors demandé au service d’ordre de mettre la pédale douce.
#HollandeaDijon l'entourage du PR a demandé au service d'ordre de calmer le jeu "peut-etre un excès de zele" plaide un conseiller elyseen— Camille Langlade (@CamilleLanglade) 11 mars 2013
Après avoir signé des emplois d'avenir dans la maison de l'emploi et de la formation du bassin dijonnais, François Hollande a repris sa visite dans une ambiance apaisée. "Ah bon ?" a-t-il répondu aux journalistes qui s’inquiétaient auprès de lui de ce début de journée raté.
En début de soirée, François Hollande s'est rendu dans un bar du centre ville pour y rencontrer des habitants. Le chef de l'Etat a pu mesurer les conséquences de son impopularité. Une femme a en effet refusé d'être prise en photo avec lui. "On vous voit déjà assez à la télé", lui a-t-elle lancé. Quelques secondes plus tard, une autre femme lui a demandé de prendre compte ceux qui sont contre le mariage gay.