• La décision qu'on attend. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer vendredi sur sept recours déposés après les élections législatives de juin dernier. Parmi les circonscriptions concernées se trouve la 11e du Pas-de-Calais, celle qui avait tant attiré l’attention médiatique, puisque Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, deux candidats à la présidentielle, s’y faisaient face. Mais c’est finalement un troisième larron, le socialiste Philippe Kemel, qui avait emporté le morceau.
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• L’optimisme est retombé. Au moment de déposer son recours, Marine Le Pen semblait sûre de son fait. Battue de seulement 118 voix au second tour, la présidente du FN avait pointé une soixantaine de signatures litigieuses. Mais aujourd’hui, elle se dit volontiers "inquiète", comme son entourage.
• La stratégie de victimisation. Les leaders frontistes craignent selon leurs dires que les Sages ne prennent pas le risque d’ouvrir un boulevard vers le palais-Bourbon à Marine Le Pen, dans un contexte de crise à l’UMP, de déception à l’égard de François Hollande et de soupçons de corruption au sein du PS local. "C’est du 50-50", estime un proche de Marine Le Pen. "Si c’est une décision purement juridique, on gagne ce recours, mais si c’est une décision politique, nous serons déboutés", prédit-il. "Le problème, c’est que le Conseil constitutionnel fait de la politique", peste de son côté un dirigeant frontiste. La stratégie de victimisation, refrain habituel du Front national, est déjà prête.
• Philippot, la preuve par l'exemple. Le vice-président du Front national était l'invité d'Europe 1 vendredi matin. Il s'est inscrit dans cette ligne de victimisation. "Si cette élection est rejouée, c’est une victoire du droit, si elle n’est pas rejouée, c’est une victoire de la politique. Ce serait désolant, notamment pour la démocratie et pour ces millions de Français qui sont si faiblement représentés au Parlement aujourd’hui", a argumenté le numéro 2 du FN.
Le numéro 2 du FN a en revanche fait preuve d’une confiance absolue en cas d’invalidation. "Si l’élection est rejouée, on l’emportera haut la main", a estimé Florian Philippot. "La circonscription d’Hénin-Beaumont a toujours un coup d’avance. Là-bas, l’UMP a disparu plus vite qu’ailleurs. Là-bas, les problèmes de corruption au Parti socialiste ont été démontrées plus vite qu’ailleurs. Là-bas, Marine Le Pen l’emportera comme elle l’emportera en 2017", a-t-il prévenu.