A Izieu, Hollande dénonce les "idéologies totalitaires"

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
Le chef de l'Etat s'est exprimé lundi lors d'un hommage aux 44 enfants juifs raflés à Izieu en 1944.

En déplacement lundi à la Maison d'Izieu, où 44 enfants juifs furent raflés il y a 71 ans, François Hollande a mis en garde contre la tentation du "repli" et de "l'isolement", "poison mortel pour une nation". "Nous sommes une fois encore réunis dans un lieu de drame, cette maison qui fut hier le théâtre d'une tragédie abominable et qui est aujourd'hui le symbole de la mémoire et de la fraternité", a déclaré le chef de l'Etat.

"Le mal ne s'est pas arrêté aux portes de cette maison, il renaît chaque fois que des idéologies totalitaires ou des fondamentalismes religieux s'emparent des passions et des peurs", a-t-il averti rappelant "les 150 étudiants, chrétiens pour la plupart, massacrés par des fanatiques" au Kenya.

"Des minorités sont pourchassées pour leur religion". "En Syrie, en Irak, au moment où je m'exprime, des minorités sont pourchassées pour leur religion, leurs origines, leur tradition, des hommes, des femmes, des enfants. Au Nigeria, des enfants, des jeunes filles sont enlevés, violés et exécutés par une secte qui tue des musulmans au prétexte de l'Islam", a aussi souligné François Hollande. "A chaque fois, ce sont des juifs qui sont tués parce qu'ils sont juifs, des chrétiens parce qu'ils sont chrétiens. Et des musulmans, parce qu'ils sont musulmans".

Rappelant les "épreuves terribles" des attentats meurtriers de début janvier à Paris, il a appelé les Français une nouvelle fois à "plus que jamais (se) réunir et (se) rassembler". Evoquant ceux qui ont exprimé "leurs doutes" lors des élections départementales marquée par une forte poussée du Front national, il a mis en garde contre "le repli et l'isolement qui sont toujours des poisons mortels pour une nation".

François est le premier président de la République à se rendre à la Maison d'Izieu transformé en musée de la mémoire, depuis la visite, le 24 avril 1994, de François Mitterrand qui en avait fait un des "grands projets" de sa présidence.

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