Investir dans les banlieues et relancer l'emploi chez les jeunes. A Marseille, "une ville unie et indivisible" à "l'image de notre pays", François Hollande, malgré sa voix éraillée, s'est engagé mercredi à Marseille à "ramener la République" dans les banlieues difficiles.
Dédier une banque aux banlieues
Le candidat socialiste a ainsi proposé que la Banque publique d'investissement qu'il veut créer "au lendemain du 6 mai" ait "une filiale dédiée aux quartiers" pour développer l'entreprise dans les banlieues.
François Hollande a, au passage, égratigné Nicolas Sarkozy. "Je ne propose pas je ne sais quel plan Marshall pour les banlieues. Personne ne sait d'ailleurs dans les banlieues qui était le général Marshall", a-t-il dit en référence au plan de ce nom proposé en 2007 par le candidat Sarkozy.
"Dans nos quartiers, y compris les plus déshérités, il y a tant de jeunes qui veulent entreprendre et ne le peuvent pas, qui vont vers une banque qui leur refuse le moindre micro-crédit, qui vont vers des actionnaires qui leur refusent leur concours", a-t-il déploré.
"Mettre fin au zonage"
Et plus question de parler de "zones", un mot qu'il veut rayer des habitudes. "Six millions de Français vivent dans ce qu'on appelle des zones urbaines sensibles, les ZUS. Je commencerai par changer de vocabulaire, je mettrai un terme au zonage qui est une stigmatisation", a expliqué le député de Corrèze.
"Finis les LRU, les ZUS. Qui a envie de vivre dans une zone, d'appartenir à une zone ? Dans les quartiers, la République sera de retour après le mois de mai", a-t-il ajouté sous les applaudissements des quelque 9.000 spectateurs réunis dans la salle du Dôme à Marseille.
Tolérance zéro sur les logements sociaux
Pour poursuivre sur les aides aux jeunes, François Hollande a lancé une nouvelle proposition : que les jeunes qui sont sortis du système scolaire bénéficient de 20 heures de formation par an. "Il nous faut assurer la formation professionnelle tout au long de l'existence. C'est la sécurisation des parcours", a-t-il dit. Cette formation sera "sans limite de temps et cumulable".
Enfin, concernant les logements sociaux, François Hollande promet une tolérance zéro. "Les communes qui s'y refusent toujours verront leurs pénalités multipliées par cinq", a-t-il prévenu, avant de délivrer une nouvelle charge contre le président-sortant.
"Je suis le candidat, de la cohérence, de la constance, de la confiance. Tout sera dit et ce qui sera dit sera fait, je ne ferai aucune promesse que je ne serai capable de tenir", a-t-il promis devant une salle comble enthousiaste. Il a promis que son projet ne serait "pas une surprise, une virevolte, une improvisation", contrairement à Nicolas Sarkozy qui "chaque jour fait une promesse nouvelle "et "dont le programme est de dire que tout doit changer pour que finalement rien ne change".