Les Tibéri ne sont décidément pas prêts à lâcher le 5e arrondissement de Paris. Jean, le père, maire entre 1983 et 1995, puis depuis 2001, étant déclaré inéligible pour avoir mis en place depuis 1989 un système de faux électeurs dans son arrondissement, c’est Dominique, le fils, qui reprend le flambeau. L’éphémère contrôleur général économique et financier, dont la nomination avait été annulée par le Conseil d’Etat en décembre 2011, doit confirmer sa candidature mardi lors d’une conférence de presse. Dominique Tibéri n’était pas le premier choix de Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP dans la capitale. Mais comme son géniteur, la dissidence ne lui fait pas peur.
"Nous sommes légitimes". Dissidence, un terme que rejette Dominique Tibéri. "En aucun cas nous ne sommes une liste dissidente", explique-t-il mardi dans Le Figaro. "Nous sommes légitimes aux yeux des habitants, des militants et des élus", argue-t-il. "J’ai attendu longtemps pour laisser sa place à l’unité", affirme encore le "fils de", se disant soutenu par "99% des militants et 100% des élus" de l’arrondissement.
Deuxième sur la liste ? "Pas sérieux". Pourtant, NKM n’avait pas fermé la porte au rejeton Tibéri, lui proposant la deuxième place sur la liste de Florence Berthout. Une proposition "pas sérieuse", selon l’adjoint au maire de… Jean Tibéri, son père. Et Dominique Tibéri donne le ton de ce qui s’annonce comme un affrontement sans papiers à droite. "Contrairement à Florence Berthout, nous ne sommes pas des parachutés, des facteurs de division. Cette personne savait qu’elle ne pouvait pas être réélue dans le 1er arrondissement en raison de l’évolution de la carte des élus à Paris et vient donc chez nous. Le 5e ne peut pas être confondu avec une agence de Pôle emploi", attaque-t-il. Ambiance…
Une épine de plus pour l’UMP. Cet accroc survient à 48 heures de la présentation des têtes de liste de NKM devant la commission nationale d'investiture de l'UMP. Qui, décidément, concernant Paris, aura du travail. Outre le cas Tibéri, un autre remplacement de maire sortant pose problème, celui de François Lebel, dans le 8e arrondissement. Figure controversée de l'UMP, critiqué pour des propos homophobes tenus en plein débat sur le mariage pour tous, l’homme pose des conditions à son retrait complet : "je ne serai pas du tout sur la liste si Pierre Lellouche n'y est pas et s'il ne part pas en dissidence", a-t-il précisé.
Dans cet arrondissement, le député Pierre Lellouche revendique depuis la semaine dernière la place de deuxième sur la liste qui devait échoir à l'homme d'affaires Charles Beigbeder. Ils sont soutenus respectivement par François Fillon et Jean-François Copé. La guerre des chefs n’est jamais très loin, à l'UMP.
"Une stratégie personnelle". Dans le camp de NKM, forcément, la nouvelle de la candidature de Dominique Tibéri n’a pas été accueillie avec joie. "On lui proposait une stratégie de rassemblement et de renouvellement, visiblement il choisit une stratégie personnelle", a regretté au nom de NKM Vincent Roger. "On espère que la réflexion dans les jours à venir lui permette de revenir sur sa décision", a ajouté le porte-parole.