À l'UMP, le président Copé "se fait étriller"

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Caroline Roux avec , modifié à

L'INFO POLITIQUE - Alors qu'un grand meeting commun se tient mercredi, en coulisses, l'après Copé se prépare déjà.

La photo de famille ? Jean François Copé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon vont faire affiche commune, à Strasbourg, mercredi soir, à l'occasion d'un meeting de campagne. Un joli rôle de composition qui se profile pour ces trois pontes de l'opposition... qui ne se sont pas illustrés pour leur unité ces derniers mois. D'autant qu'en coulisses, à l'UMP, comme le détaille l'éditorialiste politique d'Europe1, beaucoup n'ont eu qu'une idée en tête : tourner définitivement la page Copé. Son "intervention solennelle" sur la transparence, lundi, c'est d'ailleurs la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

"Ça ne passe pas". Un candidat à la primaire va jusqu’à affirmer, sûr de lui : "ça ne peut pas tenir, il va falloir faire quelque chose après les européennes". Car tous sont encore sous le choc de cette intervention. "En coulisses, les mots sont très durs à l'égard du président de l'UMP, quelles que soient les écuries et les amitiés", relate Caroline Roux. "Il se fait étriller, sur le fond et sur la forme. Avoir décidé de sa stratégie, tout seul, bunkerisé, en mouillant l’UMP à trois semaines d’un scrutin, pour partir dans un combat personnel, ça ne passe pas", poursuit l'éditorialiste d'Europe1.

L'UMP "coincée"par Europe1fr

"Là, on a touché le fond". La question est donc maintenant : comment faire pour tourner la page ? "On est coincé", dit un proche de François Fillon. "On n'a pas tellement d’instruments pour le virer", regrette-il. Comprenez : les statuts de l’UMP ne le permettent pas.

Les téléphones ont d'ailleurs chauffé mardi, entre François Fillon, François Baroin, Bruno Le Maire, Christian Jacob, Brice Hortefeux et même Alain Juppé… tous racontent ce besoin de débriefer. "Ce ne sont pas tous des amis de Jean-François Copé mais pas tous des ennemis non plus. Ils ont échangé pour mesurer l’étendue des dégâts et s’entendre sur le fait que ca ne pouvait pas durer", décrypte Carolien Roux. Comme le dit un ancien ministre, qui ne veut pas s’éloigner de sa bataille des municipales : "là, on a touché le fond".

"Hors d'atteinte". Le hic, pour tous ces partisans du changement, c'est que le résident de l'UMP ne lâchera rien. Et la fin de son mandat est en 2015. Il faudrait donc une vaste fronde des députés, des cadres et des têtes d’affiches pour réclamer un changement hors statuts. Il faudrait une personnalité consensuelle pour mettre tout le monde d’accord. Et il faudrait surtout que Jean-François Copé se laisse pousser vers la sortie.

"Personne n’a intérêt à ouvrir une nouvelle guerre. Autant dire que cela paraît hors d’atteinte aujourd’hui. Ce qui est nouveau, néanmoins, c’est que cette fois ci, en agissant totalement seul, Copé a réussi à gêner jusqu'à ses proches. Même les plus volontaires rasent les murs", détaille Caroline Roux. Qui ajoute : "dans cette histoire, le patron de l’UMP s’est mis Nicolas Sarkozy à dos. Ceux qui l’ont eu en ligne sont formels : 'les allusions à la campagne de 2007 n’ont pas du tout plu à l’ancien Président'".

Sauvé par les municipales?  Jean-François Copé va maintenant se jeter dans la bataille des municipales, en espérant en finir avec cette situation compliquée, en cas d'une large victoire de l'UMP. Mais il n'est pas sûr que cela soit suffisant. Car à l’UMP, on commence à préparer le jour d’après. "On y explique que cette affaire, c’est deux points de plus au niveau national pour le FN, que cela démobilise les militants. Ses adversaires ne le laisseront pas capitaliser sur les municipales", assure Caroline Roux. Et de conclure : "Copé a obtenu le silence avant le vote, mais c’est un sursis imposé par les élections. Ceux qui veulent le voir les deux genoux à terre sont déjà en train de préparer la charge".

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