Alors que le gouvernement se réunit lundi en séminaire pour tracer les orientations budgétaires, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a indiqué que le gouvernement cherchait 7 à 10 milliards d'euros pour ramener le déficit budgétaire à 4,5% du produit intérieur brut (PIB) d'ici à la fin de l'année.
Une réforme fiscale d'ici la fin de l'année
Interrogé sur iTélé sur la difficulté à boucler le budget 2012, Pierre Moscovici a répondu : "Nous sommes [à la recherche] de 7 à 10 milliards, j'imagine, mais j'attends de voir les chiffres officiels". Le gouvernement avait jusqu'ici mentionné la nécessité d'un effort plus important, de l'ordre de 10 milliards d'euros.
Comment dégager une telle somme ? En mettant en place "une réforme fiscale structurelle de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés qui prendra place à l'automne", a répondu le ministre de l'Economie et des Finances. Le gouvernement s'appuiera également sur des mesures d'"économies de dépenses, parce qu'il faut absolument marquer que notre politique sera équilibrée. Il y aura des mesures fiscales justes, et il y aura des économies de dépenses, nous jouerons sur les deux tableaux", a-t-il insisté.
L'austérité de gauche ?
Pierre Moscovici a toutefois récusé "toute idée d'austérité dans ce pays". "Nous ne voulons pas toucher les couches moyennes. Nous voulons garder un dynamisme à la consommation parce qu'il ne faut pas que la politique budgétaire qui sera suivie soit une politique qui casse l'activité, qui casse la consommation et qui casse la production", a-t-il conclu.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a qualifié ce séminaire gouvernemental de "séance de blabla", déplorant que les orientations aient déjà été arrêtées "dans le cadre du respect du sommet européen". "C'est pas en une après-midi autour d'un table qu'on trouve dix milliards, tout ça est déjà fait : il va y avoir une séance de blabla pour avaliser un plan qui a été mis en point par des administrations qui, elles, n'ont pas changé ni d'orientations ni de dirigeants", a dit le chef de file du Front de gauche, rappelant son expérience de ministre au sein du gouvernement Jospin.
"Personne ne croit que ça va être un moment de discussion, de concertation", "ils ont arrêté leurs orientations dans le cadre du respect du sommet européen et de la politique en vue de l'adhésion au traité budgétaire", a-t-il déploré, estimant que "le train se prépare à confirmer qu'il est bien sur ces rails-là".