Pour Bernard Accoyer, c’est certain : de la part de l’opposition, "depuis une semaine, c’était très clair qu’il y avait l’objectif de bloquer" le débat sur les retraites. Le président de l’Assemblée nationale, qui a décidé mercredi de suspendre les débats, provoquant une bronca, a donc expliqué jeudi, sur Europe 1, qu’il n’avait pas d’états d’âme. "J’ai très bien dormi, la conscience tranquille", a-t-il insisté.
"Je maintiens que j’ai fait respecter le règlement, qu’il y a eu détournement grossier de la procédure", a répété le président de l’Assemblée. Dénonçant au passage des "mots excessifs et outranciers" de la part du groupe socialiste, ainsi que "des attitudes violentes de la part de certains députés".
"J’ai agi indépendamment"
Bernard Accoyer a assuré qu’il n’avait pas reçu d’ordre de l’Elysée ou de Matignon lors de cette séance électrique. Il a même laissé entendre qu’il avait plutôt pris le contre-pied. "Lorsque j’ai informé le ministre, il a lui-même informé l’exécutif et ce qui me revenait n’est pas ce que j’ai fait", a-t-il glissé. "J’ai agi indépendamment, en conscience", a redit Bernard Accoyer.
Le vote d’un texte aussi important que celui sur les retraites n’aurait-il pas pu malgré tout attendre quelques heures de plus ? Non, a répété Bernard Accoyer. "Tout le monde était prévenu depuis longtemps, tout le monde a des agendas", s’est-il justifié, tout en reconnaissant qu’un vote avant l’été aurait été sans doute plus facile.
Un tacle pour Ollier
Au passage, Bernard Accoyer a répliqué vertement à son prédécesseur l’UMP Patrick Ollier qui avait glissé mercredi : "moi jamais je n'aurais fait ça comme président". "C’est un ami, j’aurais préféré qu’il vienne me dire ce qu’il fallait faire", a répliqué Bernard Accoyer.
Mais pour le président de l’Assemblée nationale, le principal est là : "Il y a eu 64 heures de débat, ce qui est évidemment un record (…) L’essentiel est que la réforme ait été votée".