La grève des agents aéroportuaires continue d'agiter la classe politique c'est désormais la gestion même de cette crise qui fait débat. Alors que les négociations sont au point mort, le chef de l'État a mis la pression sur le gouvernement pour trouver au plus vite une issue au conflit.
Sarkozy donne ses directives
Le président de la République a sommé le gouvernement de prendre "toutes les mesures nécessaires et opportunes" pour mettre fin au mouvement lancé pour obtenir des négociations sur les salaires et les conditions de travail et qui dure depuis six jours.
"La situation, nous l'espérons, est en passe de se débloquer, nous faisons confiance au dialogue mais le gouvernement ne laissera pas prendre en otage les vacances des Français. La situation doit s'améliorer, c'est en tout cas la commande du président de la République", a confirmé mercredi, Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, à l'issue du conseil des ministres.
Multiplication des annonces
Soucieux de montrer qu'il a le dossier bien en main, le gouvernement multiplie depuis plusieurs jours les réactions. Dans cette optique, Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Écologie et des Transports a assuré mercredi, qu'une décision serait prise "autour de l'heure du déjeuner". "Ce matin, les avions décollent, mais il y a néanmoins des retards puisque la grève se poursuit. Il y a des files d'attente aux postes de contrôle", a-t-elle justifié.
Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a quant à lui confirmé sur LCI qu'"à partir d'aujourd'hui, de ce soir en particulier, il ne sera plus possible que l'Etat ne prenne pas ses responsabilités" dans les aéroports en grève.
Même son de cloche du côté de Thierry Mariani, ministre chargé des Transports. Ce denier a jugé mercredi qu'il fallait "une solution dans les heures à venir" pour que les passagers des aéroports touchés par la grève des personnels de sûreté puissent décoller.
"Couper l'herbe sous le pied du FN"
En moins de six jours, le gouvernement a proposé diverses mesures pour éviter la colère des usagers. Ainsi, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, a demandé mardi à la police et à la gendarmerie de se substituer, "si besoin", aux agents de sûreté. Thierry Mariani, lui, soutient, la notion de service minimum dans le milieu aérien. Une manière pour le patron de la Droite populaire de couper l'herbe sous le pied du FN mais aussi de mobiliser l'électorat traditionnel de Nicolas Sarkozy.
Signe que ce dossier est pris très au sérieux par Nicolas Sarkozy, l'absence de Thierry Mariani à la réunion sur la crise des aéroports aurait été vivement critiquée par le chef de l'État. Le président a demandé à François Fillon de rappeler au ministre la consigne suivante : "quand un ministre gère une crise, il doit rester en France", selon des informations du Buzz Politique d'Europe 1.
Le gouvernement semble ainsi mettre l'accent sur ce dossier. Pendant cette période de fêtes et à moins de cinq mois du premier tour de la présidentielle parce qu'il s'agit de rappeler que le gouvernement gouvernera.