L'INFO. Les réjouissances post-départementales n'auront pas duré bien longtemps pour Nicolas Sarkozy. Mercredi matin, le patron de l'UMP a en effet été entendu par les juges du pôle financier parisien dans le cadre de l'enquête sur le paiement par son parti des pénalités de campagne qui lui avaient été infligées. Il en est ressorti sous le statut de témoin assisté. Mais Nicolas Sarkozy n'est pas le seul à intéresser la justice. Le même jour, trois responsables de sa campagne de 2012 ont ainsi été placés en garde à vue dans le volet Bygmalion de cette tentaculaire affaire de financement de campagne. Europe 1 vous les présente.
• Philippe Briand, le trésorier
Député UMP d'Indre-et-Loire, Philippe Briand, 53 ans, est élu depuis 1993. Mais c'est sa fonction de trésorier de la campagne du candidat Sarkozy qui lui vaut aujourd'hui d'être dans l'œil du cyclone. Depuis le début, ce fidèle chiraquien conteste l'explosion du coût de la campagne, avouée, en direct à la télé, les larmes aux yeux, par le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux. "Sur ce sujet-là, il n'est pas question de toucher à mon intégrité. À aucun moment je n'ai donné d'ordre là-dedans. Je n'ai fait que valider les devis et les transmettre pour paiement", expliquait-il à RTL, en mai 2014, dédouanant au passage Nicolas Sarkozy.
Ce n'est pas la première fois que Philippe Briand fait parler de lui. En 2004, nommé secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire dans le gouvernement Raffarin, il avait démissionné au bout de 14 jours seulement parce qu'il n'était pas parvenu à trouver un remplaçant pour prendre la tête de ses entreprises.
• Guillaume Lambert, le logisticien
Le grand public ne le connait pas, mais Guillaume Lambert fut longtemps une cheville ouvrière du président Nicolas Sarkozy, dont il fut le chef de cabinet. Avant de devenir son directeur de campagne en 2012. Diplômé de Sciences Po et de l'École du commissariat de la Marine, ce technocrate de 41 ans a fait une bonne partie de sa carrière dans l'administration préfectorale. Jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy l'appelle à ses côtés.
Le regrette-t-il aujourd'hui ? Toujours est-il que Guillaume Lambert, actuellement préfet de Lozère, est au centre de l'enquête depuis que Jérôme Lavrilleux l'a accusé d'être le seul à tout connaître du déroulement de la campagne : "Personne n'a eu le courage de dire stop à Sarkozy. Je ne le voyais que lors des meetings. Le reste du temps, c'est (Guillaume) Lambert qui passait commande". Une attaque frontale que n'a (presque) pas relevée le très discret préfet, se contentant de faire savoir via son avocat qu'il est "totalement étranger" à ces fausses factures présumées. C'est ce qu'il devrait répéter aux enquêteurs.
• Philippe Blanchetier, l'avocat
Il est l'avocat de l'UMP et de Nicolas Sarkozy. C'est notamment lui qui avait défendu les arguments de l’UMP devant le Conseil constitutionnel afin que le parti puisse se faire rembourser près de 11 millions d’euros de frais de campagne. C'est également lui qui estimait, dans une note, qu'il n'y avait rien d'illégal à faire payer la note à l'UMP plutôt qu'à Nicolas Sarkozy.
Fin 2014, Philippe Blanchetier avait déjà été entendu par les juges du pôle financier dans le volet des pénalités de campagne. Il en était ressorti avec le statut de témoin assisté.
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