Affaire Cahuzac, la suite. Deux jours après les tonitruants aveux de l’ancien ministre du Budget, chacun cherche désormais à savoir qui, au plus haut sommet de l’Etat et dans la classes politique, était au courant de l’existence du fameux compte non-déclaré en Suisse. Plusieurs médias affirment jeudi que François Hollande lui-même savait, qu’il avait été informé par une note de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) commandée par le ministère de l’Intérieur. Qui dément avec force.
Une mystérieuse "note blanche". Selon Le Point, l’Elysée aurait reçu début décembre un document de la DCRI accréditant la thèse de l’existence du compte non déclaré de Jérôme Cahuzac. Et ce sous forme de "note blanche", ces notes rédigées en dehors de tout cadre légal, non siglées et non signées, et directement transmises au ministère de l’intérieur. Une pratique théoriquement interdite par Nicolas Sarkozy depuis son passage Place Beauvau en 2002. Le site M6infos.fr précise même que la demande du ministère a été formulée dès le 4 décembre, jour de la publication par le site Mediapart des premières infos mettant en cause la probité du ministre du Budget de l’époque.
L’enregistrement authentifié ? Toujours selon M6, la demande du ministère de l’Intérieur portait précisément sur le fameux enregistrement où on entend un homme évoquer un compte en Suisse gênant pour sa carrière politique. 48 heures plus tard, les agents de la DCRI auraient conclu qu’il s’agissait très probablement de Jérôme Cahuzac. C’est cette information qui aurait été transmise place Beauvau puis, de là, à l’Elysée
"En aucun cas, il n’y a eu d’enquête parallèle". Le ministère de l’Intérieur a immédiatement et vigoureusement démenti ces informations. "En aucun cas, il n’y a eu d’enquête parallèle – ni avant, ni pendant - celle menée depuis le 8 janvier 2013 sous la direction du procureur de la République de Paris par les services" de police, écrit la place Beauvau. "Jamais le ministre de l’Intérieur n’a donné de telles instructions. Toute conception contraire relève d’un autre temps et de pratiques révolues", poursuit le communiqué dans une pique très claire adressée au Renseignement intérieur version Bernard Squarcini, nommé à la tête de la DCRI par Nicolas Sarkozy et débarqué par François Hollande à son arrivée à l’Elysée.
Ayrault avait aussi démenti. Dès mercredi, Jean-Marc Ayrault avait lui-même démenti l’existence de toute enquête parallèle devant les députés PSD réunis à l’Assemblée, comme en témoigne Christophe Castaner, élu des Alpes-de-Haute-Provence, sur Twitter.
#directan @jeanmarcayrault devant le #groupeps "pas d'officine, pas d'enquete parallele, pas de pression sur les médias".— Christophe Castaner (@CCastaner) 3 avril 2013