Affaire Cahuzac : Hollande prend trois décisions

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DISCOURS - Le président s’est exprimé sur l’affaire Cahuzac après le Conseil des ministres.

"Un outrage à la République", voilà les premiers mots de François Hollande lors du conseil des ministres, mercredi matin. L’urgence est là : créer un cordon sanitaire entre le président et Jérôme Cahuzac. Alors après le communiqué cinglant du chef de l’Etat mardi soir, et l’intervention non moins virulente de Jean-Marc Ayrault au journal télévisé de France 2, François Hollande s’est exprimé en personne, mercredi matin, dans une allocution enregistrée depuis l’Élysée juste avant de décoller pour le Maroc, où il passera deux jours.

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Une réponse à la droite. "Qui peut encore croire que François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne savaient rien ?", se demandait Jean-François Copé, mercredi matin, sur Europe1. Réponse du président : "Jérôme Cahuzac a trompé les plus hautes autorités, le chef de l'état, le gouvernement, c'est une faute impardonnable, c'est un outrage fait à la République".

Afin de restaurer autant que faire ce peut une autorité écornée, le chef de l’Etat a également assuré que c’est lui et lui seul qui a demandé à son désormais ancien ministre de quitter le gouvernement : "Jérôme Cahuzac n’a bénéficié d’aucune protection, et il a quitté le gouvernement à ma demande dès l’ouverture d’une enquête judiciaire", a affirmé le chef de l’Etat, solennel, avant de promettre que "toute la lumière sera faite. La justice poursuivra son travail jusqu'au bout et en toute indépendance."
 
Une déclaration, trois annonces. Parce que la situation est "grave" et que "la république est fondée sur la vertu, l'honneur", François Hollande a ensuite annoncé  :

Une réforme du Conseil supérieur de la magistrature afin de "renforcer l’indépendance de la justice". Le président l’assure : ce sera voté "cet été".

Une loi "dans les semaines qui viennent" sur la transparence du patrimoine des élus afin de "lutter de manière impitoyable contre les conflits entre intérêts privés et intérêts publics et soumettre le patrimoine des élus à la transparence". Une loi sera proposée prochainement sur ce sujet.

Une loi interdisant "de tout mandat public" les élus condamnés pour fraudes fiscales ou corruption.