Un soutien, oui, mais légèrement embarrassé. Après le discours très offensif de Jean-François Copé, lundi, au siège de l'UMP, en riposte aux accusations du Point qui le soupçonne d'avoir favorisé deux de ses proches au détriment des finances de son parti, sa famille politique lui a apporté un soutien … circonspect.
"Jean-François a été blessé, heurté". S'adressant à "(s)es chers compatriotes", Jean-François Copé a adopté une posture victimaire, lundi, lors de sa conférence de presse. Montant le ton de plusieurs crans, le député-maire de Meaux a dénoncé avec des mots au vitriol "certains organes de presse" aux "méthodes dignes de l'Inquisition", "le cirque médiatique" et son "lynchage public". Un vocabulaire qui semble avoir étonné au sein même de sa famille politique. "Jean-François a été blessé, heurté" et réagit comme "quelqu'un d'écorché", a commenté le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi". "N'étant pas moi-même attaqué, je n'aurais pas utilisé le mot 'Inquisition', mais c'était fait pour frapper les esprits", a estimé l'ancien ministre. Le député de la Charente-Maritime Dominique Bussereau a, lui, été frappé, par un Jean-François Copé "tendu et à la voix blanche", signe d’un certain malaise.
Juppé "comprend l'irritation mais…" "Je comprends l'irritation de Jean-François Copé, il est toujours extrêmement pénible d'être accusé à tort, comme il le dit", a déclaré le Sage Alain Juppé. Tout en apportant immédiatement un bémol à la déclaration faite par le patron de l'UMP. "En ce qui concerne les médias, je crois que l'amalgame est toujours injuste". "Mettre en cause l'ensemble des médias, c'est toujours forcément un peu injuste", a insisté celui qui fût premier président de l'UMP, de 2002 à 2004.
Des propositions de loi "personnelles". Au sein de la famille UMP, on a aussi pris soin de rappeler que les deux propositions de loi annoncées par Jean-François Copé n'avaient rien de concerté et de collectif. Faisant état de "propositions personnelles", Brice Hortefeux a ensuite "dézingué" cette initiative. "Sur le principe, on ne peut qu'être pour et après, reste à en connaître les détails, les modalités", a-t-il ajouté, avant de relever que M. Copé propose "de rendre publics des éléments qui sont d'ores et déjà examinés par la Commission pour la transparence", a-t-il estimé. "Nous étudierons les propositions de loi et nous en parlerons ensemble. Pour l'instant, c'est quelque chose qu'il a dit et dont nous n'avons pas parlé les uns aux autres au sein de l'UMP", a ajouté Dominique Bussereau.
Fillon et Juppé sceptiques. Dans un communiqué laconique, François Fillon, ancien rival de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP en 2012, a indiqué que les propositions de ce dernier seraient discutées "après les municipales". Fermer le ban. Contre toute attente, c'est Alain Juppé qui a été le plus critique sur ces propositions. Jugeant que l'on pouvait "toujours y réfléchir", le maire de Bordeaux a rappelé, comme l'a fait l'opposition, qu'il existait déjà "des lois sur la transparence". "Appliquons-les dans toute leur rigueur, dans leur clarté. Et puis s'il faut les compléter, on verra", a conseillé l'ancien Premier ministre.
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