Affaire Fillon-Jouyet : la guerre des chefs à l'UMP relancée

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Certains dans le camp de Nicolas Sarkozy parlent "d’un complot". D’autres réclament déjà la démission de François Fillon de l’UMP.

L’INFO. Nouveau rebondissement dans l'affaire Jouyet/Fillon. Le secrétaire général de l'Elysée, après voir démenti, a finalement admis dimanche que François Fillon lui a bien parlé de l’affaire Bygmalion et des pénalités pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Une volte-face qui pourrait bien déclencher un nouvel épisode de la guerre des chefs à droite. Et fournir une arme aux sarkozystes.

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"Il est confirmé qu’il y a donc un complot contre Nicolas Sarkozy". Marc-Philippe Daubresse, député du Nord, est l’homme qui a accueilli Nicolas Sarkozy pour son premier meeting, à Lambersart, le 25 septembre dernier. Un candidat symbole "d'un nouvel élan pour notre pays !", s’enflammait-il alors. Autant dire que les derniers évènements l’ont mis dans une colère noire. Et c’est sur Europe 1 qu’il a éructé, dimanche soir : "Il est confirmé qu’il y a donc un complot contre Nicolas Sarkozy pour essayer de faire accélérer une procédure judiciaire dont nous savons d’ailleurs qu’elle ne débouchera sur rien. C’est quand même hallucinant de voir des choses pareilles ! Qu’il y ait des cabinets noirs à l’Elysée qui préparent des choses contre un éventuel concurrent à monsieur Hollande - qui n'est déjà pas bien dans les sondages -, c’est quand même triste…Et que tel ou tel de notre famille contribue à ces cabinets noirs, c’est encore plus lamentable !"

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Fillon, démission ! La pression est forte sur François Fillon. Car Marc-Philippe Daubresse n'est pas le seul à sortir de ses gonds à droite. Sébastien Huygues, député du Nord et lui aussi partisan de Nicolas Sarkozy, estime ainsi que si François Fillon a tenté d’empêcher l’ancien président de revenir dans le jeu, son exclusion de l’UMP pourrait alors être mise sur la table. "On est véritablement dans le degré zéro de la politique et dans ce que nos militants, mais aussi nos concitoyens, détestent", a-t-il assuré sur France Info. Son collègue des Alpes-Maritimes est sur la même ligne :

La sarkozyste Valérie Debord va jusqu’à demander la démission de l’ancien Premier ministre. "Si ce que dit Le Monde est vrai, François Fillon ne peut évidemment pas rester à la tête de la direction provisoire du parti", a-t-elle estimé. Gérald Darmanin, le porte-parole de Nicolas Sarkozy et député UMP du Nord, a quant à lui affirmé dans le JDD que si les accusations étaient avérées, "ce serait d'une gravité exceptionnelle."

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Sarkozy en retrait. Pour l’instant, Nicolas Sarkozy est resté très prudent, tout comme ses principaux lieutenants. Seuls des seconds couteaux sont montés au front. François Fillon, lui, a bien eu une pensée pour l'ancien président, lors de son intervention sur TF1, dimanche soir : "On a des divergences de vue sur la façon de redresser notre pays, mais nous ne sommes pas des adversaires !" Mais quelques instants plus tôt, il rappelait que, lui, "en 30 ans de vie politique, [n’a] jamais été associé à la moindre affaire." Une contre-attaque avant l'attaque. Car à trois semaines de l’élection à la présidence de l’UMP, pas question, pour Nicolas Sarkozy, d’abîmer sa posture de rassembleur. Mais dans son camp, cette affaire est une aubaine. Et certains - agacés de voir le député de Paris enfiler le costume de Monsieur Propre depuis le début de l'affaire Bygmalion - espèrent bien en profiter pour mettre François Fillon hors-jeu pour 2017.