"Des suites devront nécessairement être apportées, si possible en évitant un nouveau dispositif législatif", demande Nicolas Sarkozy, dans une lettre au ministre de la Justice Michel Mercier, dévoilée jeudi à la presse. Le chef de l’Etat a donc renoncé, semble-t-il, à une énième loi sur la récidive, qui serait la sixième du genre depuis son entrée en fonctions en 2007.
Dans sa lettre à Michel Mercier, Nicolas Sarkozy estime "indispensable de faire toute la lumière sur ces dysfonctionnements qui portent atteinte au crédit de l'institution judiciaire". Les Français, d’après le chef de l’Etat, "ne peuvent admettre qu'une personne condamnée à de multiples reprises (...) puisse se soustraire délibérément à des obligations de surveillance imposées par la justice".
Mais Nicolas Sarkozy, comme il l’a déjà fait pour plusieurs faits divers, a d'abord voulu ouvrir la voie à une loi. "Un tel drame ne peut rester sans suite", s’était-il empressé de déclarer mardi, lors d’une visite à Saint-Nazaire. Et d’ajouter : "la récidive criminelle n'est pas une fatalité (…) il faudra des décisions et pas des commissions de réflexion".
Une mission parlementaire sur la récidive
La réaction du chef de l’Etat a néanmoins été tempérée par sa majorité, réticente dans l’ensemble à une nouvelle loi sur la récidive. Selon une information révélée par Europe 1 mercredi, ce n’est pas une décision, mais une mission parlementaire qui serait mise en place sur la récidive. Le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti devrait être nommé à sa tête en fin de semaine.
Le principal suspect dans l’affaire Laëtitia, Tony Meilhon, a été mis en examen et écroué samedi dernier pour "enlèvement suivi de la mort" de la jeune fille. Il était sorti de prison en 2010 après avoir exécuté en totalité une série de peines, et était soumis à une "mise à l’épreuve" de deux ans, au moment des faits.
Nicolas Sarkozy recevra la famille de Laëtitia lundi. Les personnels du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), eux, tiendront pendant ce temps-là une assemblée générale à Nantes, afin d’éviter d’être désignés par le pouvoir comme "boucs émissaires".