François Fillon a défendu mardi sa décision de légiférer au lendemain du viol et de l'assassinat d'une adolescente et a refusé de polémiquer avec le Parti socialiste, qui dénonce une instrumentalisation de l'affaire. Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a affirmé que le rôle du gouvernement, comme du Parlement, était "d'analyser ce qui s'est passé et d'en tirer toutes les conséquences".
"Est-ce que ce drame aurait pu être évité? Je réponds oui", a dit François Fillon, qui avait convoqué la veille une réunion d'urgence et annoncé plusieurs mesures concernant la criminalité des mineurs. Consigne sera donné dès cette semaine aux parquets de requérir le placement en centre fermé des mineurs poursuivis pour des crimes sexuels. En outre, le Premier ministre a prôné un partage des informations entre les différents acteurs de l'Etat en dépit du secret professionnel.
En conséquence, un texte permettant le "secret professionnel partagé" sera inscrit dans une loi de programmation présentée mercredi en Conseil des ministres. "Je ne veux pas polémiquer car je pense qu'il n'y a aucune raison de le faire. Ce que les Français attendent de nous, c'est une grande dignité, nous n'avons pas à exploiter des évènements comme cela", a ajouté le Premier ministre