L'INFO. La montée du FN ? Alain Delon "l'approuve". Alain Delon "la pousse" même. Et Alain Delon estime même "vachement important" qu'elle "déborde" sur la Suisse, dont il possède la nationalité depuis 1999. Après sa prise de position controversée sur l'homosexualité, la 48e personnalité préférée des Français (selon le dernier classement du JDD, en août, où il a perdu 23 places en six mois) lance une nouvelle polémique mercredi, dans une interview accordée au journal suisse Le Matin.
Son constat. Interrogé sur les bons scores du Mouvement citoyens genevois (MCG), un parti politique suisse d'extrême-droite, régionaliste et populiste, l'ancienne gloire du septième art commence par dresser un constat : "je voudrais simplement vous dire que la poussée du MCG, comme celle du Front national, c’est tout à fait édifiant". Et de s'expliquer : "édifiant parce que les gens en ont marre qu’on leur parle comme on le fait. Ils veulent de l’action, ils veulent autre chose. Ils ont connu une France différente sous de Gaulle ou même Mitterrand".
Son sentiment. Mais cette "poussée" du MCG et du FN n'est pas pour lui déplaire. "Le Front national, comme le MCG à Genève, prend une place très importante et ça, je l’approuve, je le pousse et le comprends parfaitement bien", insiste-t-il dans les colonnes du quotidien suisse. Selon Alain Delon, le FN sera bientôt fin prêt pour passer des paroles aux actes. "Ils en seront capables s’ils arrivent à avoir derrière eux un électorat solide. On ne peut pas le faire sans l’appui du peuple et sans l’appui de ceux qui sont leur soutien. Depuis des années, Le Pen père et fille se battent, mais ils se battent un peu seuls. Là, pour la première fois, ils ne sont plus seuls. Ils ont les Français avec eux. C’est important", insiste-t-il. Et il espère bien que l'écume de la vague bleue marine atteindra la Suisse. "Que cela déborde sur Genève, c’est vachement important. Là-bas aussi il y a un ras-le-bol."
Delon soutient le FN ? Décidément, il ne vieillit pas bien, Alain... #CroisonsLes ! cc @LeHuffPost@guybirenbaumpic.twitter.com/eQisyEcWOc— GuillaumeTC (@GuillaumeTC) October 9, 2013
"Je n'ai pas dérapé". Interrogé par téléphone mercredi après-midi par Le Matin, Alain Delon s'est expliqué sur ses propos : "je n'ai pas dérapé et je ne dérape pas. Je suis gaulliste depuis quarante ans, mais il faut vivre avec son temps. On ne peut pas être gaulliste dans un monde hollandiste". Et de poursuivre : "il faut s'adapter. Je suis gaulliste et je suis sarkozyste. Avec le FN, nous n'en serions pas là si Nicolas Sarkozy était au pouvoir. Point." Il ne faut pas oublier non plus que l'acteur, qui a souvent joué des personnages de gauche, est un ami de longue date de Jean-Marie Le Pen. Il l'évoquait d'ailleurs en décembre 2010, dans l'émission Ce soir ou jamais, sur France 3.
Le Pen père et fille réagissent. Le président d'honneur du Front national s'est félicité de la prise de position de l'acteur. "Alain n'était pas Front national et n'avait pas d'engagement politique, mais il a des opinions. Il exprime une opinion qu'il faut prendre telle qu'elle est. Je suis très heureux de m'apercevoir que nombre de gens qui se tenaient professionnellement à l'écart de la politique considèrent que la situation est suffisamment grave pour qu'ils donnent leur point de vue de citoyen", confie Jean-Marie Le Pen au Figaro. Sa fille, Marine, se montre plus nuancée. La présidente du Front national assure ainsi à Europe 1 qu'elle a d'abord "été étonnée car c'est la première fois qu'il exprime une proximité avec le FN". "Mieux vaut tard que jamais", ajoute t-elle. Pour autant, la présidente du FN assure que ce soutien de poids ne lui fait ni chaud ni froid et en profite pour rejouer le fameux credo UMP-PS. "Je ne fonde pas la démarche politique sur l'alignement de people ou d'artistes comme c'est le cas pour le PS ou l'UMP", indique Marine Le Pen.
Anthony Delon consterné. Anthony, le fils d'Alain Delon, a jugé "consternants" les propos de son père mercredi soir via un SMS adressé au Grand Journal de Canal+. "C'est consternant ! C'est un acteur. Il ferait mieux de tourner des films et nous offrir une fin de vie à la Clint Eastwood plutôt que de s'improviser politologue".
L'homosexualité "contre nature". Celui qui déclarait, en 1995 à l'Express, savoir faire "très bien trois choses : mon métier, les conneries et les enfants", ne se privent pas de donner son avis sur un large éventail de sujet. Ne manquant pas de faire polémique. Ainsi, au mois de septembre, il avait affirmé à propos du mariage gay qu'il n'a "rien contre les gays qui se mettent ensemble", mais considère que l'homosexualité est "contre-nature". Ce sur quoi il s'est également expliqué mercredi : "je n’ai rien dit contre le mariage gay. J’ai dit que je m’en foutais du mariage. Je suis contre l’adoption des enfants. Point. Parce qu’un enfant doit avoir un père et une mère. Maintenant que les hommes et les femmes se marient entre eux, je n’en ai strictement rien à faire."