Face à la polémique, François Hollande s'est finalement fendu d'un communiqué pour éteindre l'incendie qu'il avait allumé avec sa boutade sur la sécurité en Algérie. Le président "exprime ses sincères regrets pour l'interprétation qui est faite de ses propos" sur l'Algérie et "en fera directement part" au président algérien Abdelaziz Bouteflika, selon le communiqué de l'Elysée publié dimanche.
Communiqué - Algérie : F. #Hollande exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos http://t.co/rFL8JFoDi9— Élysée (@Elysee) 22 Décembre 2013
Hollande, "l'ami d'Alger". Le passage du président en Algérie l'an dernier avait été très apprécié par les autorités du pays. Les services du Palais ont d'ailleurs insisté sur cette visite d'Etat dans le communiqué. "Chacun connaît les sentiments d'amitié que François Hollande porte à l'Algérie et le grand respect qu'il a pour son peuple, comme l'ont prouvé la visite d'État qu'il a effectuée en décembre dernier et les discours qu'il a prononcés", poursuit la présidence de la République.
Une polémique suite à une blague. Le chef de l'Etat avait déclaré le 16 décembre sur le ton de la plaisanterie devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls était rentré d'Algérie "sain et sauf". "C'est déjà beaucoup", avait-il ajouté. Cette saillie a suscité de très vives réactions en Algérie et des propos sévères de la part de l'opposition.
Des critiques en France... Le président de l'UMP Jean-François Copé a regretté "le dernier dérapage verbal du président de la République". "Sur un thème aussi important que la relation de la France avec l'Algérie, l'exigence de la fonction présidentielle n'autorise pas une formule aussi déplacée", écrit-il sur son compte Twitter.
Les réactions ont également été vives à l'UDI avec Dominique Paillé qui a déploré une "attitude affligeante" et, souligné la nécessité pour le chef de l'Etat de présenter "des excuses officielles" à l'Algérie. A gauche, Jean-Luc Mélenchon a tweeté que la boutade de François Hollande lui avait donné "la nausée."
L'ivresse communautariste du dîner a grisé #Hollande. Mais c'est nous qui avons la nausée. #CRIF#Algérie— Jean-Luc Mélenchon ! (@JLMelenchon) 22 Décembre 2013
... et en Algérie. Le quotidien El Watan a dénoncé dimanche "une plaisanterie de mauvais goût" et "des insinuations pathétiques". "Alger s'indigne", titre-il en une. Une vision partagée par les hommes politiques du pays. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a lancé que "le sens de l'humour peut apporter une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu'il s'exprime avec élégance, avec mesure". A l'inverse, il "peut être générateur d'une moins-value lorsqu'il aboutit à suggérer que les réalités ne seraient pas celles qui sont à la portée de tous et qui ont pu être vérifiées par tous".
Le Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force politique du parlement algérien, a même jugé que les propos de François Hollande "dénotaient la haine vouée par les Français aux Algériens".
"Hollande se moque de l'Algérie devant les juifs", pouvait-on lire en première page de journaux algériens.