Décidément, la rupture est bel et bien consommée entre Claude Allègre et les socialistes. L'ancien ministre de l'Education nationale du gouvernement Jospin - celui-là même qui voulait "dégraisser le Mammouth" - règle ses comptes avec le PS dans un livre au titre très évocateur : Sarko ou le complexe de Zorro. Et dans un entretien au Parisien dimanche, Claude Allègre l'assure : "les socialistes n'ont pas l'ombre d'une idée".
Hollande "n'a aucune vision d'avenir"
"Aujourd'hui dans la tempête, je ne le (François Hollande) crois pas capable de mener le bateau France". Claude Allègre, qui s'est écarté de la vie du PS dont il n'a plus la carte, ne s'en cache pas. Il ne soutiendra pas le candidat socialiste à la présidentielle. "Ce qu'a dit Mélenchon (…) sur le capitaine de pédalo, c'est vrai. On l'a vu au PS, il passe son temps à combiner", lance sans retenue l'ex-ministre socialiste. François Hollande "n'a aucune vision d'avenir", poursuit-il, avant d'ajouter : "que ce soit Hollande ou son équipe, ils n'ont pas l'ombre d'une idée".
Et de prédire : "si les socialistes sont battus, il y a aura une redistribution à gauche, c'est Montebourg qui ramassera la mise. Et Mélenchon réunira la gauche et l'extrême gauche : je le trouve excellent", conclut-il.
Prêt à soutenir Sarkozy sous condition
Au sujet du chef de l'Etat, qui l'a promu grand officier de l’Ordre national du mérite en novembre dernier, l'ex-ministre de la Recherche ne tarit pas d'éloges. "Sarkozy, c'est vraiment Zorro", dit-il. "J'arrive et je résous les problèmes en cinq minutes, clic-clac, merci Kodak ! ", explique-t-il au Parisien. L'ancien ministre va jusqu'au bout de sa réflexion en attribuant à François Fillon le rôle de "Bernardo", l'adjoint muet de Zorro.
"Si j'avais à voter demain matin, je voterais Sarkozy", écrit Claude Allègre dans son livre, qui précise au Parisien que les réussites du chef de l'Etat "sont nombreuses". L'ancien ministre cite par exemple "la création du G20", "la réforme des retraites que personne n'a osé faire" ou encore "l'attitude face aux crises".
Mais à la question de savoir s'il soutiendra Nicolas Sarkozy en 2012, Claude Allègre reste prudent. "Si Sarkozy est candidat UMP, je ne le soutiendrai pas. Mais s'il veut faire un gouvernement d'union nationale pour lutter contre la crise, je le soutiendrai publiquement", précise-t-il. Car pour Claude Allègre, tout n'a pas été réussi lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, confie-t-il au Parisien, citant notamment la réforme sur l'autonomie de l'université, "une bonne idée ratée dans sa mise en œuvre". Même constat pour le Grenelle de l'environnement : "une bonne idée. Mais sa réalisation a été catastrophique", estime-t-il.
Claude Allègre a été distingué vendredi par deux organisations internationales pro-nucléaires pour son "rôle important" pour "la préservation et le développement de la filière nucléaire française".