La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, a affirmé mercredi que la diminution des allocations familiales pour les hauts revenus était "la piste principale à l'étude" pour réformer, ajoutant qu'"une très grande majorité de familles continuera de percevoir le même montant".
"Est-ce que vous trouvez normal qu'une famille qui a 10.000 euros par mois perçoive les mêmes allocations qu'une famille qui touche trois fois moins? La réponse est non, je trouve que ce n'est pas normal dans une perspective de justice", a déclaré Mme Touraine sur RTL. La modulation des allocations "est la piste principale qui est à l'étude mais nous indiquerons nos choix dans quelques semaines", a-t-elle ajouté au lendemain de la remise au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, du rapport de Bertrand Fragonard, président du Haut conseil de la famille, sur ce sujet épineux.
Pour réformer, "nous avons des principes simples: tout le monde doit toucher des allocations familiales, ces allocations familiales ne feront pas l'objet de fiscalité" et "une très grande majorité de familles continuera de percevoir le même montant pour la bonne raison que c'est une politique de soutien aux classes moyennes et modestes", a poursuivi la ministre. Mme Touraine a souligné que "la politique familiale est un des grands atouts de la France" car elle "permet en particulier d'avoir une population de femmes qui travaillent tout en ayant des enfants" et "une natalité dynamique".
Pour "préserver la politique familiale, il faut la rendre plus juste" et "une politique de justice c'est une politique qui vient soutenir les familles modestes mais aussi les classes moyennes. C'est cela la ligne conductrice des choix que nous allons faire", a ajouté la ministre sans définir le seuil entre classe moyenne et aisée. L'objet de la réforme n'est "pas simplement la volonté de faire des économies" mais aussi de "marquer que la politique familiale aujourd'hui ne peut pas être la même qu'il y a une dizaine d'années, il y a des efforts à faire pour développer les places en crèche par exemple et soutenir certaines familles davantage que d'autres", a-t-elle dit.